Par : M. Rahmani
Les déclarations du directeur du commerce, concernant la pénurie d’huile de table, faites récemment à la radio d’Annaba n’ont pas eu d’effets sur la frénésie constatée auprès des consommateurs qui se sont rués sur les grandes surfaces et supérettes pour dévaliser les rayons et s’approvisionner en ce liquide indispensable pour la cuisine.
En effet, dans les supermarchés, les grands magasins, superettes ou épiceries du coin, on ne trouve plus d’huile de table qui a soudainement disparu ; on n’en trouve plus nulle part ailleurs et l’on doit se débrouiller pour être servi à l’abri des regards en prenant soin de cacher le produit tant convoité.
Il faut dire que le démenti catégorique apporté par ce commis de l’Etat, chargé du commerce n’a pas vraiment convaincu et cette déclaration a eu l’effet contraire puisqu’en écoutant cette intervention, ceux qui n’avaient pas idée de cette supposée pénurie sont allés en acheter en quantité. On stocke 3 à 4 bidons de réserve et on se dit que, de cette manière on est à l’abri pendant un certain temps jusqu’à ce que le marché retrouve l’équilibre et la disponibilité d’antan.
La cause de tout cela est une rumeur lancée par certains spéculateurs pour qu’il y ait pression sur le produit qui est normalement disponible et à satiété ; le bon vieux téléphone arabe a fait des siennes et la nouvelle s’est répandue à travers toute la ville et s’est étendue jusqu’aux autres wilayas, si bien qu’il y a eu rupture de ce produit, devenu rare et qu’on recherche quitte à le payer plus cher.
Croyant bien faire et voulant rassurer les citoyens quant à la disponibilité de l’huile de table dont les quantités produites et mises sur le marché n’ont pas du tout baissé et que la consommation est normale, le Directeur du commerce en corrigeant l’information a indirectement donné l’information sur une fausse pénurie. Le consommateur lui, ne faisant pas confiance, comme à l’accoutumée, s’est très vite dépêché pour constituer son stock de réserve si bien qu’inconsciemment, il a provoqué cette pénurie fabriquée de toutes pièces et qui sert les intérêts de certains, aussi bien sur le plan pécuniaire que celui politique. Le bidon d’huile de 5 litres se vend plus cher, ce qui permet à des commerçants véreux d’engranger de gros bénéfices et aux politiciens de pacotille de créer encore plus de problèmes aux citoyens pour les amener à protester et même manifester violemment.
Cette rumeur pourrait, comme cela avait été le cas au temps fort de la pandémie de la Covid-19, s’étendre à la disponibilité de la semoule, aliment essentiel des populations. L’on avait vu alors une pénurie sans précédent où les prix ont été majorés de près de 50 %, ce qui avait fait la fortune et le bonheur de certains sur le dos des pauvres citoyens. Cela peut encore se produire et provoquer des ruptures de ce produit stratégique et tout cela par le fait de rumeurs.
Il faut dire que dans notre société, la rumeur fait des ravages et peut donner lieu à des mouvements sociaux ; cela est dû à un manque de confiance entre gouvernants et gouvernés, une confiance qu’il faudra impérativement rétablir et qui doit constituer la priorité du gouvernement, autrement son action et son programme ne pourront pas être réalisés comme espéré.