Par : Adam.S
De nombreux projets structurants sont totalement bloqués à Jijel et n’avancent pas. C’est ce qui a poussé les élus de l’APW et de l’APN à se déplacer, il y a quelques jours, sur les lieux de réalisation de l’un de ces projets qui font l’actualité. Il s’agit de la pénétrante à l’autoroute Est-ouest, reliant le port de Djen Djen à la ville d’El Eulma, dans la wilaya de Sétif, sur un parcours de 110 km. Beaucoup d’encre a coulé au sujet de cette pénétrante qui peine à avancer depuis son lancement, il y a neuf ans. Près d’une décennie après, elle fait l’objet d’un bocage inédit, faisant d’elle le projet le plus attendu à Jijel. Pis encore, elle semble devenir une affaire d’une opinion publique de plus en plus attentive à son évolution. Sur place, les élus qui se sont déplacés à son chevet n’ont fait que constater l’état de blocage qui la caractérise. Avant ce déplacement, des élus sortants ont fait le même déplacement sans pouvoir agir sur le sort réservé à ce projet. Des ex-walis qui étaient en poste à Jijel et l’actuel chef de l’exécutif ont fait le même pélerinage à cette fameuse pénétrante. Ils ont tous constaté que les travaux de sa réalisation n’évoluent pas tout au long du parcours de 45 km traversant Jijel. Pour preuve, même le modeste tronçon de 13 km reliant le port de Djen Djen à la localité de Cahdia, dont la livraison a été différée d’un délai à l’autre depuis 2019, n’a pas pu être ouvert, alors qu’aucun ouvrage d’art, ni les deux tunnels n’ont, à leur tour, été achevés. Tout au long des 110 km de cette pénétrante, traversant également Mila et Sétif sur 15 et 55 km respectivement, aucune partie n’a été livrée. L’état des travaux est le même et rien ne prédit une quelconque relance. Les élus qui ont fait le déplacement à cet immense chantier ont juste fait ce triste constat. Dans les rapports qu’ils transmettront éventuellement aux responsables concernés, ils ne peuvent que rappeler les remarques soulevées par les élus qui les ont précédés dans ce déplacement. Sur le terrain, les nombreuses contraintes auxquelles ce projet est confronté n’ont guère été soulevées. Le groupement d’entreprises chargé de la réalisation de cette pénétrante est confronté aux mêmes contraintes, qui sont surtout d’ordre financier. S’ajoutent à cela, les démêlées judiciaires du patron de l’ETRHB, dont l’incarcération a compromis l’implication de son entreprise dans la réalisation de ce projet. Il est toutefois attendu que cette entreprise soit remplacée par Cosider pour relancer ce projet. Le seul fait saillant dans le dossier de cette pénétrante reste l’implication de la présidence de la République qui a demandé, au début de l’année, une expertise au sujet de ce projet. En attendant que cette expertise livre les secrets de ce blocage, la libération du tracé et les opérations d’expropriation ont été achevées, du moins dans la partie traversant Jijel. Pour le reste, tout est à relancer dans un projet totalement bloqué pour des raisons qui intriguent plus d’un. Jijel est pourtant dans l’attente de sa livraison pour la relance de l’activité économique locale. Il faut rappeler que l’importance de cette pénétrante est telle qu’elle a une double vocation de désenclavement de toute cette wilaya, en plus de faciliter aux opérateurs économiques l’accès au port de Djen Djen.