Trois mois après l’annonce de Lakhadar Rekhroukh, ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des infrastructures de base lors de sa visite à Jijel, le 5 décembre 2022, en compagnie de Beldjoud, ministre des Transports, selon laquelle la pénétrante à l’autoroute Est-Ouest sera livrée dans trois ans, ce projet replonge à nouveau dans l’incertitude. Au-delà de ces informations qui ne cessent de circuler depuis quelques jours sur l’arrêt du chantier, une source informée nous a toutefois indiqué que les travaux sont partiellement à l’arrêt. Loin d’être surprise par cet état qui ne connaît aucune évolution, selon le constat qu’elle fait, la même source souligne que la situation du chantier reste la même dans son ensemble.
Contrairement à cette annonce rassurante du ministre, cette situation n’évolue pas tout au long des tronçons de cette pénétrante. Pis encore, des travailleurs affectés à ce chantier ont été forcés au congé, ce qui risque de compliquer la situation au sein de cette pénétrante qui ne s’achève pas. Autant dire que la fin de ce projet n’est pas pour demain.
Elle risque d’aller au-delà de cette énième échéance fixée par le ministre. Lors de sa visite à Jijel, ce dernier s’est efforcé de ne laisser aucun doute quant à la relance réelle et effective du projet. Il a même annoncé que deux tronçons de 13 km et 17 km seront respectivement livrés à Jijel et Sétif en 2023. Sauf que trois mois après, l’hésitation semble être le maître-mot d’une situation qui ne change pas. Dix ans après le lancement de cette importante infrastructure, aucun tronçon n’a été livré. Ni même un quelconque ouvrage d’art n’a été achevé. Tout au long du parcours des 110 km de cette pénétrante, le chantier demeure dans un état d’arrêt qui ne dit pas son nom.
L’arrêt partiel du projet ne peut être qu’un euphémisme pour atténuer une situation aggravée par des échéances de la fin des travaux qui n’ont guère été respectées. Un ex-ministre avait même annoncé que cette pénétrante allait être livrée en 2019. D’autres délais ont pêle-mêle été annoncés, fixant tantôt 2023, tantôt 2024 ou encore 2026 pour la réception du projet.
Or, dans les faits, le chantier reste le même. Il n’a fait que multiplier les visites des ministres, des walis et des élus qui se sont contentés de s’enquérir d’une situation qu’ils ne contrôlent pas. Si rien n’augure que le délai des trois ans fixé par Lakhdar Rekhroukh pour la livraison de cette pénétrante est remis en cause, ce projet nécessite une cadence plus soutenue pour son achèvement au lieu de connaître une telle hésitation. En attendant une réelle relance des travaux, Jijel continue de caresser le rêve de se désenclaver en direction des Hauts-Plateaux pour une meilleure relance de sa dynamique économique.
Celle-ci demeure grandement tributaire de la mise en service de cette fameuse pénétrante. Le comble est que dans cette wilaya, il y a d’autres projets qui connaissent le même sort de blocage en dépit des assurances maintes fois renouvelées sur leur imminent déblocage.
Par : Amor Z