Depuis le 17 septembre dernier, l’ensemble des travailleurs du complexe sidérurgique d’El Hadjar ont retenu leur souffle jusqu’à l’arrivée prochaine d’une cargaison de coke. La pénurie de cette matière première stratégique a, bien des fois, causé des tracas à la direction de Sider. Il est relevé, avec dépit, que ce problème d’approvisionnement récurrent est devenu une hantise pour tous les travailleurs. Il vient, à chaque fois, stopper l’élan prometteur, mettant un frein aux ambitieux objectifs de production que se sont fixés les dirigeants de Sider et touche malencontreusement, le cœur du métier, qu’est le haut fourneau.
Le tout nouveau PDG du complexe Sider El Hadjar, Karim Boulaioune, a expliqué que «l’arrêt du haut fourneau est dû essentiellement à l’indisponibilité du coke et à la situation financière très difficile qui a mis la trésorerie à dure épreuve.» La reprise de la gestion de cette infrastructure s’est opérée dans une situation très pénible avec des charges difficiles à supporter et une production qui a été quasiment nulle.
Quant à l’approvisionnement en coke, les dirigeants du complexe ont subi la défaillance du fournisseur qui devait alimenter l’entreprise de ce combustible. Ainsi, des appels d’offres ont été lancés pour ne pas rester dépendant d’un seul fournisseur et assurer au moins deux sources d’approvisionnement pour trois mois de production. Ce redémarrage du haut fourneau, dans de bonnes conditions, n’a été possible que grâce à la jonction entre les livraisons de 40.000 tonnes de coke, puis 30.000 autres tonnes assurées.
Il faudrait souligner la contribution du partenaire bancaire, en l’occurrence la BEA, qui a débloqué un crédit d’exploitation à court terme pour relancer la machine, qui est estimé à plus de 5 milliards de dinars.
Karim Boulaioune s’est ensuite prononcé sur la situation globale du complexe en affirmant que «sur le plan technique, personne ne peut nier le fait que la technologie dont dispose le complexe est obsolète. C’est pourquoi nous avons initié un plan de développement et d’investissement axé sur des produits à très forte valeur ajoutée, notamment le rail et la charpente, deux produits stratégiques, tout en augmentant les capacités de production de la tuberie, un créneau dans lequel nous avons des contrats très importants.»
C’est dire que le plan de charges de Sider El-Hadjar est satisfaisant. Mais, il faudrait qu’il ait les capacités de production. Le très attendu plan de développement sera soumis aux pouvoirs publics durant le 1er trimestre de 2024. Selon le premier responsable du complexe Sider El Hadjar, l’approvisionnement en coke seulement nécessite une enveloppe financière d’au moins 200 millions de dollars annuellement, sans compter le coût de la pièce de rechange, nécessaire pour la réparation et l’entretien des équipements. C’est dire que l’optimisme est de mise quant à la situation du complexe pour l’année 2024, lorsque se conjuguent une bonne volonté et un bon management.
Par : A.Ighil