Par : M.Rahmani
La baisse consécutive du nombre de cas de coronavirus enregistré ces derniers jours a donné lieu à des comportements qui ne sont pas pour maintenir cette tendance et qui pourraient, au contraire, aggraver la situation surtout avec l’apparition des variants britannique et nigérian.
A Annaba, ce relâchement que tout le monde constate partout en ville, sur le Cours de la Révolution, dans les rues, cafés restaurants, places publiques, jardins et autres lieux de détente n’augurent rien de bon. Il a fallu une petite accalmie, un répit de quelques jours où les contaminations se sont quelque peu réduites en se maintenant sous la barre des 200 cas/jour pour que l’on ne respecte plus le protocole sanitaire qui est pourtant à l’origine de cette petite victoire contre la pandémie.
Mais les gens ne s’en soucient guère et croient que ce fléau est loin derrière, que ce virus mortel n’existe presque plus et ne fait plus peur. Les populations reprennent les vieilles habitudes, on se serre la main, on s’embrasse, on s’enlace, on se fait la bise et il n’est plus question de cette distanciation et ces mesures qui avaient cours il n’y pas si longtemps.
Dans les restaurants et les cafés, c’est tout juste si on ne se sert pas les uns contre les autres et pourtant dans ces espaces clos, la contamination peut se propager rapidement et peut toucher un grand nombre de personnes.
Ces derniers temps, il est très rare de voir des citoyens porter un masque dans la rue, c’est comme si on s’était passé le mot et on néglige cette disposition pourtant nécessaire et salvatrice. « Vraiment je n’en vois pas l’utilité, nous dit un jeune rencontré en ville, avant oui, le virus était partout et on a peur ; maintenant je pense que nous avons passé cette étape et la pandémie a été maîtrisée chez nous. En Europe, en Tunisie ou au Maroc, elle est encore là car ces pays ont ouvert leurs frontières et donc les contaminations se sont très vite propagées. « Hamdoulillah » chez nous les frontières sont fermées depuis le mois de mars 2020 et nous avons été sauvés. »
La plupart des gens interrogés pensent la même chose et croient que maintenant, le pays est à l’abri et que la situation est maîtrisée. Pourtant, ce n’est pas du tout le cas, c’est tout juste une baisse, certes significative mais, pour qu’elle se maintienne, il ne faudrait pas baisser la garde et rester vigilants en appliquant strictement le protocole sanitaire ; ce qui, hélas, n’est pas le cas un peu partout à travers le pays. Mais les professionnels de la santé ne sont pas pour autant rassurés et la situation reste dangereuse dans la mesure où une 3ème vague reste possible avec un taux de contamination bien supérieur aux premières vagues enregistrées l’année passée. Avec les nouveaux variants détectés, les contaminations pourraient exploser.
En effet, l’Institut Pasteur d’Algérie a annoncé avant-hier, la découverte de 7 nouveaux cas de variant britannique et 13 nouveaux cas de variant nigérian de la Covid-19 détectés dans le pays. D’après cette institution, ce sont 5 wilayas qui ont été touchées par le variant nigérian, autrement plus contagieux et dont la mortalité est supérieure à celle de la souche initiale. Il s’agit des wilayas de Tébessa avec 6 cas détectés, Alger 3 cas, In Salah 2 cas, 1 cas à Souk-Ahras et 1 autre à Hassi Messaoud, dans la wilaya de Ouargla.
La vigilance, l’application stricte du protocole sanitaire, de toutes les mesures de protection sont de mise car la situation pourrait changer du jour au lendemain et un autre confinement pourrait être décidé.