A peine a-t-on constaté les premiers résultats des opérations d’assainissement des kiosques illicites que d’autres ont été érigés avec un sang-froid qui en dit long sur l’irréversibilité du phénomène incrusté depuis des années dans les mœurs. Une partie de la ville, qui compte plus de 2.900 logements, en a déjà ses protagonistes parmi ceux qui sont convaincus que le fait accompli paye.
Des tôles ondulées couvertes de quelques matériaux hétéroclites pour certains, des constructions semi-finies pour d’autres et des commerces en bonne et due forme pour ceux qui semblent rassurés par le statut du «précaire qui dure». C’est dans cette même nouvelle agglomération que prennent vie des maux sociaux qui trouvent naissance dans ces lieux qui échappent à tout contrôle.
A la cité Sedira Brahim, et malgré le passage régulier des rondes des services de sécurité, l’apparition de l’informel est sévèrement critiquée par les citoyens. «S’il existe une partie de ces jeunes gens qui usent de la parade-chômage pour squatter des espèces publics avec la bénédiction, nous en sommes sûrs, de quelques milieux qui en sont autant bénéficiaires, il est préférable de créer des espaces commerciaux où tout sera cerné par la loi et où le formel viendra bousculer l’illégal», a déclaré un habitant de ce quartier.
Avec le retour en force des étals de fortune au cœur de la ville et l’occupation de la place de l’Indépendance par des marginaux, la tâche des potentiels intervenants devient de plus en plus ardue et les tenants de l’informel savent pertinemment exploiter les détails des démarches envisageables.
En attendant des jours meilleurs, tout plaide pour un effet d’entraînement ravageur où le mal est géré à distance par des marionnettistes qui manient à merveille la gestion des humeurs et les auditeurs des discours grandiloquents sur la gestion de la ville et de ses secrets.
Par : Abderrahmane.D