Les échauffourées qui ont éclaté, ces derniers jours, entre des habitants de l’UV 1, ont remis sur le tapis la gestion de la nouvelle circonscription administrative d’Ali Mendjeli. Celle-ci continue de poser problème aux autorités locales. Il est clair que la ville nouvelle affiche toujours un spectacle répulsif. Un scénario qui était prévisible, disent certains spécialistes en aménagement du territoire. Pour eux, les choses ont, dès le début, pris le mauvais chemin. Le politique a, en d’autres termes, pris le dessus sur les considérations urbaines et architecturales. Le projet en lui-même est faramineux et ambitieux, mais il fallait qu’il soit suffisamment réfléchi pour faire, effectivement, de cette nouvelle ville un espace convivial, où l’individu peut se sentir relativement à l’aise chez lui. Un pari qui semble être, au fil des jours, abandonné pour laisser place, aujourd’hui, à des illusions. Certaines parties de la nouvelle ville, heureusement pas toutes, ne sont, aujourd’hui, qu’un ensemble de logements sans aucun attrait. Pour preuve, certains locataires, par nostalgie aussi, affichent aujourd’hui un immense regret de revenir à leurs anciennes habitations. L’exemple de l’UV 14 en est, à ce propos, plus qu’édifiant. Ses locataires dénoncent, aujourd’hui, une dégradation presque totale du cadre de vie, et ce, par rapport, bien évidemment à d’autres unités de voisinage, où les conditions semblent nettement meilleures. Un constat qu’il est, d’ailleurs, facile à vérifier. Il suffit de se rendre, pour la première fois, dans cette unité pour constater de visu les énormes dégâts causés aux habitants. Aucun aménagement n’a été, semble-t-il, prévu pour ces quartiers. Toutes les conditions sont, effectivement, réunies pour la prolifération des rats et autres rongeurs. Sans nul doute, l’incivisme de certains locataires a également contribué à une déliquescence avancée de ces unités de voisinage. À ce propos, il faudrait tout de même reconnaitre que la responsabilité est partagée. À l’extérieur comme à l’intérieur, le facteur qualité a été sacrifié au détriment d’une politique de relogement, tous azimuts, qui a, faut-il le reconnaitre, montré ses limites. En l’absence d’une stratégie urbaine et globale de la ville, il fallait s’attendre à toute cette anarchie dans laquelle la nouvelle ville est actuellement plongée. Et si quelques problèmes liés à l’insécurité et à l’insalubrité de la ville commencent à se faire lourdement sentir, d’autres répercussions d’ordre social ne vont pas d’ailleurs tarder à s’installer dans ces entités d’habitations. La cohabitation entre plusieurs catégories sociales n’est pas du tout facile, pour ne pas dire impossible. En somme, l’UV 14 demeure, sans nul doute, un exemple illustratif de ces imperfections urbaines commises dans la nouvelle ville. Des imperfections que certains s’obstinent toujours à nier l’existence. Mais, les faits sont là. Une simple virée du côté de cette unité de voisinage est largement suffisante pour que ces derniers changent, peut-être, d’avis. Et l’on revient, encore une fois, à dire que la nouvelle circonscription administrative d’Ali Mendjeli a certainement besoin, vu la complexité de ses problèmes et l’immensité de sa surface (1.500 hectares), d’une prise en charge très particulière. Un constat d’échec, en termes d’urbanisme, que nul ne pourra occulter.
Adem Allaeddine