Par : Zaoui Abderaouf
La petite monnaie n’a plus droit de cité chez pratiquement tous les commerçants de la wilaya, ils n’en ont pas et ils n’en acceptent pas si vous les payez avec des pièces de un dinar, vingt ou cinquante centimes. Heureux sera le client si le commerçant ne les lui jette pas à la figure ou lui lance un regard sarcastique. Lors du calcul du montant des achats effectués dans une épicerie ou superette, s’il y a de la petite monnaie à rendre au client, les caissiers ne se gênent nullement pour arrondir la somme à cinq ou dix dinars lorsque le total affiche 1, 2, 3 ou 4 après dix, mille ou cent et leurs multiples. Ils se désoleront de l’absence, du manque et parfois de la disparition totale de la petite monnaie, mais pour pallier au « manque » ils gratifient le client par un bonbon ou un chewing-gum. Beaucoup de citoyens se plaignent de l’absence de la petite monnaie dans les commerces et jugent cette situation anormale, car ils sont, comme le précisent beaucoup d’entre eux, perdants dans l’affaire surtout au vu du nombre d’achats qu’ils effectuent durant la journée ou le mois. Des pertes qui pourraient s’élever à des centaines de dinars a tenu à nous préciser un citoyen. Pourquoi la petite monnaie a-t-elle disparu des marchés ? Une énigme ! Pourtant, au niveau des banques, elle existe en quantité, nous a-t-on fait savoir. Pourquoi les commerçants ne s’y approvisionnent-ils pas ? La question mérite réponse. À force de s’entendre dire que les pièces de un dinar, cinquante et vingt centimes font défaut, ne sont plus valides ou ne sont plus d’usage, les citoyens ont appris, eux aussi, à ne plus les accepter. Cet état de fait a fini par « tuer » la petite monnaie et la faire disparaître des circuits commerciaux sans aucune raison apparente. Pourquoi les prix des produits vendus par certains commerçants comportent-ils encore des virgules après l’unité principale si, comme chacun le sait, la petite monnaie manque ou fait défaut. Comble de l’ironie, même les enfants n’acceptent plus la petite monnaie.