Par : Zaoui Abderaouf
Les jeûneurs sont rassasiés, ils ne courent plus après les fruits, légumes et viandes, fête de l’Aïd el Fitr oblige, ils se sont tournés vers l’achat de vêtements et de chaussures pour leur progéniture, mais aussi vers l’achat des ingrédients nécessaires à la préparation des gâteaux, devant être servis ou plutôt « exposés » aux éventuels visiteurs le jour « J ». Tout doit être parfait, même si pour cela il faut s’endetter jusqu’au cou ou se ruiner tout court, c’est la course au prestige et au « m’as-tu vu ? ». Pourvu que la progéniture soit bien habillée et que les gâteaux soient les plus délicieux et les plus beaux.
Il faut faire plaisir aux enfants et aux invités, c’est sacré ! Aussi, ce n’est pas un hasard si depuis quelques jours déjà, après la rupture du jeûne surtout, les magasins d’habillement, de chaussures et ceux spécialisés dans la vente des ingrédients pour gâteaux et confiseries sont submergés, principalement par la gent féminine accompagnée de leurs enfants, les hommes préfèrent attendre dehors, ces derniers comptent beaucoup sur la perspicacité des femmes dans l’art de négocier les prix que sur la leur. Il faut pousser des pieds et des mains, parfois piétiner pour pouvoir accéder aux vêtements désirés, tellement la clientèle est fort nombreuse. Chacun ou chacune veut être le premier ou la première à « pêcher » les plus beaux fringues.
Les vendeurs et vendeuses sont débordés. Les prix affichés, bien élevés des fois, donnent le tournis, il faut compter en milliers de dinars pour vêtit un enfant ou un nourrisson. Mais ces prix ne font pas reculer les clients, bien au contraire, tout le monde achète, peu importe le prix. Au vu des prix affichés, il faudrait pour habiller trois ou quatre bambins « des pieds à la tête », selon cette expression bien de chez nous, avoir le portefeuille bien fourni. Toujours est-il que malgré le chômage, la perte des emplois, la cherté de la vie, la pauvreté, les enfants passeront l’Aïd dans de beaux vêtements, c’est certain.