Par : Zaoui Abderaouf
Lundi, la veille du ramadhan, à l’heure de la prière du Maghrib et bien avant l’annonce du premier jour de jeûne par le ministère des affaires religieuses, tous les étalages des marchés de fruits et légumes, des supérettes, des grands magasins d’alimentation générale, des boulangeries et des boucheries ont été vidés des produits qui y étaient exposés à la vente. Des citoyens, venus de tous bords et de toutes les couches sociales, pressés par l’avidité de vouloir tout acheter avant les autres, sont passés par là et ne leur ont rien laissé. Ils ont « ratissé » large, ne laissant presque rien ou plutôt ne laissant que des miettes aux retardataires qui n’avaient pas jugé utile d’acheter avant l’annonce officielle du ramadhan. Mal leur en prit, car ils se sont retrouvés devant le fait accompli, les étals étaient vides et il n’y avait plus rien à acheter. Viande, poulet, pomme de terre et autres légumes étaient introuvables au moment de l’annonce du jeûne. Les mères de familles ont dû user de leur esprit de créativité pour préparer le S’hor. Ce lundi, toutes les agglomérations grouillaient de monde et la circulation automobile y était vraiment dense. Rouler en voiture, lundi, nécessitait beaucoup de patience de la part des chauffeurs, les agents de police quant à eux, il faut l’avouer, étaient vraiment débordés par le flux toujours croissant des véhicules. À l’intérieur des boutiques, dans la rue, sur les trottoirs, il y avait foule, la fièvre du ramadhan habitait tout le monde, ce lundi jour de veille du ramadhan. Les commerçants aiguisent leurs armes, appliquent leur loi et imposent leurs prix, les consommateurs, dindons de la farce, achètent malgré eux ; les petites bourses s’endettent, les nerfs de certains citoyens sont à fleur de peau. Ainsi va la vie pendant le ramadhan et tout le monde est content, c’est le ramadhan !