Par : Chaffai Chawki
La daïra de Meskiana, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, est située à 36 km de la ville d’Ain Beida. Cette région agropastorale, connue pour son climat glacial en hiver et chaud en été, compte plusieurs tribus versées toutes dans l’agriculture et le maraichage. Cette ancienne cité, berceau du grand Chahid Rajai Amar et bien d’autres martyrs, est considérée comme étant un véritable carrefour puisqu’elle est reliée à plusieurs wilaya, à savoir Tébessa et Khenchela, comme elle est située à quelques encablures de la frontière tunisienne. Le trafic routier sur cet axe (RN10) reliant la capitale des Haracta et Meskiana est incessant et tous les commerçants l’empruntent depuis la nuit des temps. Depuis quelques années, cette commune est devenue plus attractive qu’avant et l’exode rural l’a vraiment marquée durant la décennie noire, des familles ont quitté à la hâte leurs douars et mechtas pour s’y installer et se mettre à l’abri de l’horreur et de la mort. Aujourd’hui, Meskiana n’a vraiment pas changé car l’investissement dans cette cité est inexistant, la seule usine de textiles qui faisait travailler les jeunes de toute la région est fermée depuis longtemps, une zone industrielle stérile, un chemin de fer supprimé pour des raisons qu’on ignore, un urbanisme vétuste qui n’a jamais été pris en charge par les responsables locaux pour le rénover et l’aménager, une ville menacée par les inondations alors qu’elle est classée parmi les 13 communes des Hauts-Plateaux, un taux de chômage galopant en peu de temps, une crise de logement qui perdure, l’absence d’une inscription d’un hôpital 240 lits pour assurer une prise en charge sanitaire digne de ce nom pour toutes les familles des zones d’ombre, la généralisation des panneaux photovoltaïques pour toutes les zones rurales (éclairage public) pour les écoles primaires et les puits servant pour l’alimentation des foyers, l’inscription d’une route de contournement pour éviter la seule route nationale qui traverse le centre-ville. Meskiana a besoin de plus d’intérêt de la part des responsables locaux et des pouvoirs publics pour la faire sortir de sa léthargie.