Par : Hamoudi Chebout
Jadis, le village de Meskiana qui était l’une des plus anciennes communes mixtes d’Algérie, était un havre de paix, où il faisait bon vivre, tout y était espaces récréatifs, maison de jeunes, bowling, terrain de tennis, des vergers à perte de vue, des habitants chaleureux qui formaient une seule et unique famille, une seule mosquée où on prêchait la parole de Dieu ; le démuni était pris en charge en catimini par les mécènes de la localité, sans qu’il soit obligé de faire des courbettes.
Du jour au lendemain, tout a été accaparé ! Les maisons coloniales abandonnées par les Français, la gare de chemin de fer, la résidence de l’administrateur qui était à elle seule un chef-d’œuvre architectural, les assiettes foncières qui servaient d’aires de jeu aux petits et, en définitive, on a entamé de raser le dernier des endroits qui nous narre l’histoire de ce village, à savoir la mosquée construire en 1901.
Aucune voix ne s’est élevée pour dénoncer ou pointer un doigt vers ce gâchis, ou plutôt ce massacre, même les arbres plantés pour agrémenter les artères ont été sciés au vu et au su de tous.
La mainmise sur la ville par une maffia qui raffole du foncier est flagrante, aucune vision économique en perspective, si ce n’est celle de grignoter ce qui reste.
La passivité des habitants est à mettre en exergue. Et voilà qu’aujourd’hui, en plus de toiser les citoyens d’en haut, on veut leur imposer l’inconcevable, tout cela sans que les vrais décideurs ne bougent le petit doigt, comme si c’était planifié et qu’on veut effacer de la carte Meskiana. Les associations sont nombreuses, mais leurs adhérents préfèrent se rapprocher des cercles de décision afin de régulariser certaines de leurs situations illégales que de défendre la ville.
Jadis, à Meskiana il y avait une seule mosquée et des dizaines de bars, mais la fraternité existait, aujourd’hui point de bars et des mosquées à chaque coin de rue, mais aucun signe prôné par notre religion n’est visible. Meskiana interpelle pour la énième fois les gens bienpensants afin de sauver ce qui reste à sauver. Cet amer constat est également partagé par la majorité des citoyens.