Par : Amar Ait Bara
C’est le divorce entre les citoyens et leurs édiles qui ne font aucun effort pour leur rendre la vie facile et atténuer un tant soit peu leur souffrance surtout en cette période de ramadhan, mois de piété. C’est la flambée des prix avec le constat d’un phénomène, les marchands de légumes se sont donné le mot pour ne pas afficher le prix de la tomate. Le souk Rahma n’a pas donné l’espoir escompté à son ouverture où il a accusé un retard. En effet, ce n’est que jeudi où le wali de Annaba a procédé à l’inauguration de ce marché, situé au nouveau du boulevard Ben Abdelmalek, à l’avant-port. Abstraction faite des marchés d’El Bouni et Séraïdi, Oued Forcha dont les marchés ont ouverts leurs portes aux citoyens, malgré le peu de moyens dont ils disposent, à savoir des endroits adaptés. Hier, vendredi l’installation des commerçants était timide au niveau de ce marché qui n’a pas fait le plein de commerçants, hormis quelques-uns, dont un poissonnier qui vend le merlan broché à 1.300 dinars le kilo et un autre vendeur de poulets dont le kilo est cédé à 320 dinars, alors que chez les commerçants du quartier de la Colonne, il coûte 270 dinars. Même les riverains n’affichent aucune importance à ce marché, c’est un non-évènement et ces derniers préfèrent se rabattre sur les marchés habituels.
Les marchés occasionnels, Spécial Ramadhan, initiés par les pouvoirs publics sont placés sous le haut patronage du ministre du Commerce et sous l’égide du wali d’Annaba. Aussi, le directeur de la DCP, à qui la grande charge a été confiée pour la réussite de cette opération qui nécessitait la conjugaison des efforts de tous, a été confronté à plusieurs obstacles d’ordre organisationnels. Sauf que le DCP a vécu les pires ennuis pour faire démarrer surtout le Souk d’Annaba, car les élus ne suivent pas et surtout n’adhèrent pas à la politique des pouvoirs publics, entre autre, celle du wali. Aussi, le maire de Annaba est à remercier pour les efforts individuels fournis, quant aux autres élus, ils n’affichent aucune importance pour la réussite de cet évènement. L’endroit habituel pour le lancement de ce marché de proximité nécessitait une réhabilitation pour la disposition de stands au profit des commerçants, car le patrimoine en question est communal, mais ce n’était pas évident.
Cependant, parmi les commerçants bénéficiaires de ces stands figurent aussi des fonctionnaires, ce qui a créé la polémique parmi les détenteurs de registres de commerce. Durant les années précédentes, ces marchés exposaient viandes, poulets, l’huile et les produits agro-alimentaires à des prix raisonnables où le pauvre citoyen profitait des prix affichés, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui où les étalages sont vides. Le directeur du commerce espère la décentralisation du marché de régulation, mais faute de soutien, cela ne suit pas. Dans tout cela, le pauvre citoyen fait les frais entre crise économique, sociale, sanitaire, avec des DAB vides et des recettes postales en grève, ce n’est pas du tout la joie et la patience est nécessairement le seul remède.