Par : M. Rahmani
Le marché de voitures à Annaba, rouvert il y a quelques semaines, connait une affluence sans précédent du fait de la longue période de fermeture- près d’une année- pendant laquelle la vente et l’achat de véhicules se faisaient en dehors de cet espace.
Hier, ce sont des centaines de voitures proposées à la vente qui avaient afflué de toutes parts, des communes environnantes mais aussi des wilayas limitrophes et même celles plus éloignées. Des voitures de toutes marques, en très bon état, d’autres qui le sont moins et d’autres encore datant de plus de 20 ans, sont alignées dans cet espace que les acheteurs potentiels ont envahi depuis la matinée.
Il faut dire que s’il y a affluence, il n’y a pas eu vraiment de transactions comme ce fut le cas il y a une ou deux années où les usines de montage tournaient à plein régime ; le marché d’occasion était là juste pour combler un déficit, somme toute minime mais aussi pour les petites bourses qui ne peuvent acheter du neuf. Les prix proposés hier étaient prohibitifs et dissuadent les plus téméraires et les plus décidés. Des prix qui dépassent l’entendement à tel point que la voiture d’occasion ayant roulé 2 à 3 ans et en bon état dépasse le prix du neuf !
Ce sont en général les revendeurs qui maîtrisent le marché et décident des prix des véhicules proposés à la vente et une entente tacite entre eux maintient ces prix que l’acheteur retrouve chez ces derniers partout au niveau de ce marché. Rares sont les propriétaires de voitures qui vendent eux-mêmes leurs biens et là, la possibilité de négociation du prix est bien meilleure. On peut plus ou moins discuter et essayer de faire baisser le prix proposé.
Ce n’est pas le cas chez les revendeurs où la discussion est coupée nette avec cette affirmation « On a offert tel prix » et là, on est quelque peu dissuadé de proposer un prix inférieur. Cette virée, que nous avons effectuée à ce marché, nous a permis d’avoir une idée sur les prix de l’occasion qui flambent. Une Kia Picanto 2015 est proposée entre 160 et 170 millions de centimes, plus chère que son prix à la sortie de l’usine. Une Dacia Sandero datant de plus de 5 ans affiche le prix insolent de 175 millions de centimes et une Peugeot 207, vieille de près de 10 ans trône à 150 millions de centimes. Pour les Volkswagen, Golf, Tiguan, ça n’a pas de « prix », on parle de la bagatelle de 5 millions de DA et plus.
Ces prix indécents sont la conséquence directe de cet « embargo » sur les voitures neuves, du fait de la fermeture de toutes les usines de montage du pays qui inondaient le marché et qui maintenaient les prix de l’occasion à leur niveau normal et du verrouillage de l’importation par le gouvernement. Une situation qui a encouragé les revendeurs à pratiquer ces prix en l’absence de tout contrôle.
En dehors de cette « pénurie » de véhicules neufs qui est à l’origine de cette situation, il faut aussi signaler une autre qui se rapporte à la pièce détachée des véhicules achetés auprès des concessionnaires et dont les services après-vente fonctionnent au ralenti, car n’étant plus approvisionnés en pièces d’origine depuis la fermeture des usines de montage.