Par : Hamid Daoui
La mobilisation autour du logement public locatif (social) se poursuit en dépit du tirage au sort effectué, la semaine dernière au Zénith, au profit des heureux bénéficiaires du quota précédent de 1882 appartements à El-Khroub.
C’est ainsi que les commentaires et les spéculations vont bon train en alimentant la chronique locale, depuis l’éviction de 127 postulants retenus sur la 1ère liste, ayant été rejetés par les recours, jusqu’aux demandeurs n’ayant pas encore reçu les notifications de leurs dossiers rejetés. Les rumeurs vont bon train autour d’un rajout de 500 appartements dans la prochaine distribution à venir, d’un nouveau quota initial de 1.100 logements, annoncé par les autorités dont le chiffre ne cesse de s’allonger au fil des jours, accrédités et amplifiés, de surcroit, par des autoproclamés dans la représentation des demandeurs, dont leur crédit populaire a été entamé, voire discrédité par l’opacité des négociations douteuses avec la daïra et l’APC d’El-Khroub, selon des observateurs avertis proches de ce dossier épineux.
Toutefois, la pression sociale n’a pas baissé sur les autorités et le mouvement de protestation n’a pas non plus faibli, voire il s’est élargi en profondeur dans les zones d’ombre, avec la montée au créneau des citoyens de la Quaria- el- Hamra, Cité-Cinq, Derradji -Salah et particulièrement ceux d’El-Merdja dite « Bessif », située au bourg de Guettar-El-Aich qui s’estiment doublement marginalisés par la bureaucratie des pouvoirs publics. Ils ne cessent de contester leur nombre de 600 gourbis, à chaque fois recomptés et stigmatisés par le régionalisme primitif et éculé, colporté y compris par leurs semblables. Ils les considèrent comme des envahisseurs venus d’ailleurs, par les habitants du chef-lieu et soi-disant dit « beldia », d’une commune qui était, il y a quelques temps seulement, à vocation rurale et paysanne par excellence avec ses tribus et dechras! Sans égard à leurs conditions de misère insupportables que ces nouveaux arrivants subissent durement durant toutes années et les saisons hivernales ou estivales caniculaires depuis 2010 !
Cette stigmatisation et cette division des postulants ont été largement entretenues par la commission d’attribution dans la sélection des dossiers des demandeurs et par ces derniers eux-mêmes, dans une concurrence déloyale relative au critère de l’ancienneté des dépôts de dossiers qui se trouve par ailleurs bien placé en dernière position et coté dans les notations du décret 08/142 et de sa philosophie destiné exclusivement aux démunis et les très mal logés dans des habitats précaires.
Nonobstant les tricheries et ruses qui n’épargnent pratiquement aucun postulant authentiquement et/ou frauduleusement intéressé par la spéculation immobilière dans cette course légitime pour les uns pour accéder au logement tant espéré dans sa vie et illégitime pour les usurpateurs de ce bien social encouragé par la commission d’attribution et ses membres. Ces derniers sont qualifiés par les exclus du bénéfice de logement d’avoir user de pratiques clientélistes et de corruption, comme dans toutes les précédentes distributions fortement contestées par de violentes manifestations qui n’arrivent pas à être entendues, semble-t-il, par les autorités autistes qui perpétuent les mêmes méthodes en reconduisant, à en croire nos sources, la même composition de la commission pour les traitements des dossiers comme si de rien n’était ! Les violations répétées dudit décret dans l’opacité étant la source première de l’injustice, l’iniquité et les inégalités sociales dans un système néolibéral adossé à la rente qui profite aux personnels biens placés dans la hiérarchie bureaucratique des institutions et aux nantis spéculateurs qui s’enrichissent illicitement sur les dos des nécessiteux et de l’État!