Par : Hamid Daoui
Si la mobilisation autour du logement public locatif (social) se poursuit, elle reste cependant décomposée et imprimée par une concurrence entre postulants divisés par les méthodes utilisées par les pouvoirs publics et par leur propre impatience à être servi le premier. Le décalage entre l’offre et la demande dans cette « crise de logement », largement entretenue par les autorités chargées de la distribution caractérisée, faut-il le préciser, par l’opacité, l’injustice et l’iniquité creusent davantage le fossé des inégalités sociales et perpétuent l’enrichissement illicite de toute une faune de fonctionnaires, élus, membres de la commission d’attribution, des tricheurs opportunistes et des spéculateurs véreux de l’immobilier bien introduits dans les rouages des institutions de l’Etat !
C’est ainsi qu’après la récente distribution du quota des 1.882 de la commune d’El-Khroub, largement contestée par les exclus du bénéfice, les autorités n’ont pas, semble-t-il, remédié aux procédés clientélistes et maffieux décriés par tout le monde, demandeurs ou non. Ils continuent à commenter et dénoncer les pratiques immorales, qui ont été reconduites pour le prochain quota « élastique » en terme du nombre initial annoncé de 1.100 unités.
Le comble observé depuis la distribution écoulée au même titre que la salive des slogans et mots d’ordre portés par des banderoles et les sueurs des marches des protestataires dans cette expérience du combat social, c’est que nombre de postulants déçus regrettent ce qu’ils estiment comme étant des marchandages, y compris politiciens et électoralistes commis sur leurs dos par leurs propres « représentants autoproclamés » avec ou sans leur consentement, dans cette crise de la représentation frappée de toute illégitimité à tous les niveaux !
De surcroit, ils entretiennent les divisions, le régionalisme et la discrimination sociale à l’endroit des familles survivantes dans des conditions sanitaires misérables et inhumaines dans des bidonvilles pendant plus d’une décennie à qui, toute la philosophie, les dispositions et les critères du décret 08/142 du 11 mai 2008 relatif à l’attribution du logement public locatif, leur octroient les avantages légitimes et légaux d’avoir la priorité du bénéfice du logement ! Il n’en fut rien pour ces malheureuses familles et leurs enfants, victimes d’une injustice flagrante et criarde.
Pire, semble-t-il, le personnel de l’Etat, fonctionnaires, élus et autres membres de la commission d’attribution qui était en charge de la sélection des bénéficiaires ainsi que « les autoproclamés représentants » seraient toujours maintenus en place à en croire des sources plus ou moins avisées autour ce dossier épineux et juteux. Les malfaiteurs, restés impunis dans un système politique maffieux et corrompu s’obstinent à se recycler à travers la réédition et la poursuite de son agenda par le énième coup de force des élections biaisées contre la volonté populaire pacifique, exprimée par le hirak révolutionnaire, en marche dans sa troisième année !