Par : Hamid Baali
Au fil des ans, Guelma, érigée en chef-lieu de wilaya en 1975, ne cesse de péricliter au grand dam des autochtones qui assistent impuissants à cette descente aux enfers de leur chère ville natale qui avait eu pourtant le mérite de décrocher en 1987 le titre de métropole la plus propre et la mieux éclairée du territoire national ! A cette époque, les responsables locaux ne disposaient pas de moyens humains et financiers suffisants et, en dépit de cela, ils créèrent des miracles en insufflant une dynamique nouvelle à la cité du 8 mai 1945 qui bénéficia de grands projets salvateurs.
Les quartiers périphériques de Oued-Skhoun, Benchéghib, M’Rabet Messaoud, Ain-Defla et la fameuse ” Chaâba “, qui véhiculait à ciel ouvert des ordures et des flots d’eaux noirâtres et nauséabondes, avaient fait l’objet d’opérations inédites, en l’occurrence bitumage systématique de toutes les rues, amélioration du réseau d’évacuation des eaux usées, alimentation en eau potable de milliers de foyers qui furent raccordés aux réseaux d’énergie électrique et de gaz naturel ! Le wali de l’époque avait relevé le défi en érigeant à l’entrée de la ville, face à la RN 21 reliant Annaba, un imposant et majestueux Maqam Echahid qui n’a rien à envier à ceux des autres métropoles et deux grandes piscines avaient été réalisées en un temps record ! La ” Chaâba ” avait disparu puisqu’elle fut recouverte par l’emblématique boulevard du Volontariat qui améliora sensiblement la circulation des véhicules qui l’empruntent dans les deux sens.
Cependant, ces prouesses qui honorèrent leurs initiateurs ne furent pas suivies par les locataires successifs de l’Hôtel de Ville et les autorités locales qui s’évertuèrent à relancer les secteurs de l’Habitat, de l’Education, de la Santé, de la Jeunesse et Sports et autres. Le volet environnement est indéniablement le parent pauvre car la situation ne cesse de se dégrader dans tous les secteurs du chef-lieu de wilaya, que certains comparent à un grand douar ! En effet, la collecte des ordures ménagères souffre d’insuffisances avérées en dépit des doléances des riverains qui évoluent dans un espace hostile et repoussant. Les rares espaces verts, squares et jardins publics sont livrés à eux-mêmes faute d’entretien, de gardiennage et de suivi. Les deux piscines implantées en contre-bas de la cité Gahdour Tahar et aux abords de la cité Mostefa Benboulaid, aux abords du collège du 8 mai 1945, sont désespérément à l’arrêt depuis une trentaine d’années pour des raisons inexpliquées ! Périodiquement, les élus locaux annoncent la prise en charge de ces deux piscines pour répondre aux attentes de la population qui souffre chaque été un calvaire sans précédent, caractérisé par une canicule où le mercure grimpe allègrement à 44°-46°C ! De guerre lasse, les enfants barbotent dans les eaux infectes de l’oued Seybouse, les mares, le barrage de Bouhamdane ou les retenues collinaires, sachant que des pertes humaines avaient été déplorées chaque année !
Deux seuls jets d’eau existant, domiciliés au centre-ville, place du 8 mai 1945 et au carrefour de l’école La Maouna, sur les hauteurs de la ville, sont inopérants depuis une quinzaine d’années ! Ils sont jonchés d’ordures hétéroclites sans susciter une quelconque réaction salutaire des élus locaux. Faute d’opérations sérieuses de démoustication, les Guelmoises et les Guelmois sont harcelés à longueur d’année et surtout en été, par des nuées de moustiques qui les agressent et les empêchent de prétendre à la sieste ou au sommeil nocturne ! Les familles consacrent un budget conséquent pour l’achat de produits et pastilles censés les protéger de ces insectes désormais permanents ! La distribution d’eau potable n’est pas équitable et certains quartiers ne sont pas suffisamment desservis. Les foyers concernés recourent aux marchands d’eau douce qui exigent des sommes hors de portée des familles démunies.
Des citoyens se sont rapprochés de Le Provincial pour déplorer un état des lieux peu reluisant de la ville de Guelma qui s’apprête à accueillir la saison estivale. Ils clament qu’ils aspirent à une vie meilleure et, dans ce contexte, ils plaident pour la prise en charge des insuffisances énumérées dans cet article. Nos interlocuteurs lancent un appel pressant aux élus locaux et particulièrement à madame le wali de Guelma et au chef de daira, car la cote d’alerte est amplement dépassée !