Hier matin, un groupe de travailleurs d’EPIC de l’aménagement urbain de la wilaya d’Annaba chargé de l’entretien des espaces verts et de la réhabilitation de l’éclairage public ont organisé un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya.
Ils ont tenu à exprimer un ras-le-bol qui dure depuis des années, de la situation de pourrissement de l’entreprise qui compte près de 150 employés. Les contestataires nous ont fait part de leur mécontentement face à une situation qualifiée de « chaotique ».
En premier lieu, le non versement des salaires dans les délais voulus, chose qui a pour conséquence le retard de perception des salaires qu’ils n’ont pas perçus depuis deux mois.
« Ce rassemblement est une occasion qui nous permettra d’attirer l’attention des autorités locales tout en demandant l’intervention du wali et président du conseil d’administration de l’EPIC, pour mettre fin à la gestion chaotique de l’entreprise par l’actuelle direction en continuant à faire la sourde oreille aux revendications légitimes des travailleurs » nous dira un des représentants syndicaux. Les travailleurs en colère ont également évoqué les décisions arbitraires de la directrice.
« La représentation syndicale est bannie de l’entreprise et il n’est pas question à quiconque de défendre les intérêts socio professionnels des travailleurs » nous dira l’un des interlocuteurs. Les travailleurs étaient unanimes pour dire que les conditions étaient déplorables. En effet, ces derniers n’ont cessé de reprocher à leur directrice d’avoir fait preuve de retard dans le versement des salaires et autres mauvais actes de gestion, par méconnaissance et involontairement.
Le plan de charge annuel de cet EPIC, durant un exercice précédent, était de l’ordre de 1,5 milliard de centimes, dont 800 millions étaient destinés pour l’acquisition du matériel et des charges ; le montant restant a servi au paiement annuel des 150 employés, ce qui est largement insuffisant. Ainsi, ces derniers étaient souvent payés par fractions, à raison de 10.000 dinars, considérés comme des avances sur salaires ou des acomptes, ce qui avait provoqué la grogne de ces travailleurs pères de famille.
Le climat du travail est malsain et les travailleurs sont exaspérés de subir cette situation qu’ils considèrent injuste. Selon le groupe des protestataires rencontré hier « Le recours à la grève est envisageable jusqu’à la satisfaction de la revendication du départ de la directrice ».
Par : A.Ighil