Par : R. C.
Le président Abdelmadjid Tebboune, a mis fin, mardi, aux fonctions du ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, Brahim Boumzar, indique un communiqué des services du Premier ministre.
« Le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, a mis fin, à compter de ce jour, aux fonctions de Monsieur Brahim Boumzar, ministre de la Poste et des Télécommunications », précise le communiqué.
« Comme il a chargé Monsieur Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Productions halieutiques d’assurer l’intérim du ministre de la Poste et des Télécommunications », ajoute la même source.
Pour l’heure, aucune raison officielle n’a été avancée par la présidence de la République pour justifier ce limogeage, mais tout porte à croire que la crise qui dure depuis déjà une année dans le secteur d’Algérie-Poste y est pour quelque chose. Une crise que les citoyens, les internautes et la presse nationale n’a cessé de dénoncer, assimilant les longues files d’attente, les bousculades et autres scènes qui semblent tout droit sortis d’un documentaire sur le communisme au temps des pénuries à une humiliation pour les usagers de la poste et du peuple algérien en général.
Cette situation ayant provoqué un surmenage chez les postiers qui avaient décidé la veille et les 2 premiers jours du mois sacré de ramadan d’entamer une grève surprise, exacerbant un peu plus la colère des citoyens déjà malmené par la flambée généralisée des prix des produits de large consommation. Lors de cette grève, le ministre a tenté un coup de com’ qui s’est malheureusement retourné contre lui. En effet, M. Brahim Boumzar, s’était rendu, accompagné de caméras de la télévision et de journalistes, dans de nombreux bureaux de poste de la capitale, pour tenter de mettre fin à la grève, mais aussi pour soigner son image auprès de l’opinion publique nationale. Mais un postier a tout gâché en disant au ministre ses « quatre vérités ». Moins de 72 heures plus tard, l’employé en question a été suspendu de ses fonctions. Une décision encore plus maladroite que le coup de com’ raté, puisque les Algériens ont vite fait de se solidariser, à juste titre, avec ce gréviste qui n’a fait qu’exprimer son opinion et les revendications de tous ses collègues. La décision de suspendre le postier en question ne provenait, peut-être pas directement du ministre, mais il est le premier responsable du secteur, et à ce titre il pouvait intervenir pour le réintégrer. Or, M. Boumzar n’a rien fait dans ce sens, laissant croire qu’il était d’accord avec cette décision, voire même qu’il en était à l’origine. Cet énième scandale dans son secteur aurait-il était la goutte qui a fait déborder le vase, poussant ainsi le président de la République à intervenir ? Tout porte à le croire en l’absence d’une communication officielle plus transparente.