Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé, dimanche dans un communiqué, la désignation de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) en tant que fournisseur exclusif de l’Office national des œuvres universitaires (ONOU), en produits qu’il commercialise.
«En prévision de la rentrée universitaire 2023-2024 et en vue d’assurer l’approvisionnement normal et sûr des cités universitaires en produits alimentaires de base, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique tient à informer que l’OAIC est désigné comme fournisseur exclusif de l’ONOU en produits qu’il commercialise, notamment les légumineuses et le riz», précise le communiqué.
Les services concernés sont chargés «d’appliquer strictement» la teneur de ce communiqué, ajoute la même source.
Il va de soi que cette mesure ‘’courageuse’’, ne sera pas du goût des barons qui avaient jusque-là, le monopole des marchés d’approvisionnement des restaurants universitaires. En effet, ce n’est un secret pour personne, que les appels d’offres d’attributions des marchés d’approvisionnement en denrées alimentaires (légumes secs, riz, laitages, fruits et légumes, viandes), n’ont que rarement échappés au diktat de certains groupes, bien introduits dans le circuit de l’ONOU. Outre le délit d’initié dont jouissaient certains groupes véreux, la puissance de l’argent sale, faisait et défaisait les cadres honnêtes, dont une majorité s’est retrouvée poursuivie en justice pour des faits ‘’montés de toutes pièces’’ nous affirme, un cadre de ‘ONOU, sous le sceau de l’anonymat.
Le circuit des mandataires ‘’attitrés’’ est bien huilé et bénéficierait selon notre interlocuteur de protection digne des réseaux mafieux les plus influents.
Avec cette décision d’octroyer l’exclusivité à l’OAIC, les pouvoirs publics font d’une pierre deux coups ; en ce sens qu’outre le fait de décapiter ces réseaux, ils donnent également son sens au système des subventions de l’Etat. En effet, pourquoi s’encombrer d’intermédiaires véreux quand l’Etat a la possibilité d’alimenter les structures publiques directement. D’ailleurs, cette décision, très applaudie sur les réseaux sociaux (ce qui n’est pas rien en Algérie), gagnerait à être élargie aux cantines scolaires, hôpitaux…
Evidemment, des voix vont s’élever, ça et là, pour dénoncer une situation de monopole, de concurrence déloyale et d’atteinte aux règles régissant le commerce…
Elles resteront sans écho. L’OAIC veille au grain !
M.C