Par : Zaoui Abderaouf
La campagne électorale se poursuit dans l’indifférence presque totale, c’est une évidence, les youyous, les banderoles, les discours et les rassemblements sont absents ou rares, c’est le silence radio avec une campagne « incognito » qui se déroule en catimini. Rien dans les rues ne présage de la tenue prochaine de législatives. Seuls, les réseaux sociaux en parlent, et encore faut-il être ami ou ami des amis de la page officielle des candidats ou d’un des candidats pour connaître les noms de certains candidats à la députation.
Les candidats affichent leurs photos et leurs curriculum vitae à qui voudrait leur donner leurs voix, des diplômes à n’en pas finir, des fonctions à n’en pas finir. Des candidats qui dans leurs projets parlent de construction de routes, d’écoles, il y en a également. Ces gens ne savent-ils donc pas que cela n’est pas de leur ressort, mais du ressort des pouvoirs exécutifs, pourquoi en parlent-ils donc dans leurs projets ? Entre faire parvenir les doléances du peuple aux gouvernants et réaliser leurs vœux, c’est toute une histoire. Pour qui donc prennent-ils les électeurs ? C’est comme si le diplôme seul peut être source de leur réussite.
Les électeurs, eux, veulent autre chose que des diplômes, ils veulent des hommes et des femmes audacieux qui ne reculent devant rien pour défendre leurs droits et ceux de leurs concitoyens. La grande majorité des citoyens pense sérieusement que la plupart des candidats courent beaucoup plus après la mirobolante somme de 30 ou 40 millions de centimes qu’offre un siège à l’assemblée nationale et aux avantages qu’ils tirent de leurs fonctions plutôt que d’un désir de défendre les lois de la République. Les citoyens ne généralisent pas mais pensent que rares sont ceux qui le font par amour du droit du peuple à une vie meilleure et à une véritable justice sociale. Beaucoup de candidats, présents sur les listes, ont déjà goûté aux délices de l’aisance des avantages qu’un député peut avoir, d’autres ont déjà tenté la députation sans réussite et d’autres tentent pour la première fois. L’ambiance fait défaut, c’est une certitude. « Le changement », tous les candidats en parlent. Que veulent-ils donc changer ? Malheureusement, nul n’en parle. Mais que veulent-ils donc changer ? La réponse appartient aux candidats. Des électeurs, il y en aura c’est certain. Des absents, il y en aura également. En fin de compte, il y aura une nouvelle assemblée et la vie comme si de rien n’était continuera avec ou sans changement ; et ça, c’est une certitude.