Par : Hamid Daoui
Un climat de tristesse mêlé à l’incertitude des lendemains plane ces derniers temps sur la ville d’El-Khroub, à l’instar des autres contrées du pays. Les gens ne s’attablent plus en grand nombre dans les cafés-maure comme avant la répression systématique livrée par le pouvoir/système contre les manifestants pacifiques du hirak populaire. La joie s’est éteinte avec l’interdiction arbitraire des marches populaires qui animaient les espaces publics. Ces derniers donnent l’impression d’une ville morte.
La morose campagne électorale est sans effet sur la population, indifférente à ce scrutin semblable aux précédents sans apporter de changement dans la vie des gens qui ne cesse de devenir pénible. Les quelques partisans des élections sur les 52 listes concurrentes s’affichaient timidement au public au risque d’être refoulés par les citoyens en leur tournant le dos ou encore recevoir des critiques virulentes en guise de désintéressement. L’exemple des candidats portés sur des listes qui s’appétaient à rencontrer de citoyens attablés dans un café-maire et qui ont déguerpi des lieux dès leur venue en dit long.
Cette tristesse des Khroubis est amplifiée par l’amertume du résultat négatif essuyé par leur club sportif phare, l’ASK, menacé du purgatoire. Ce qui n’a pas manqué d’influer davantage dans les esprits des supporters, en particulier de la jeunesse, qui ne croient plus depuis fort longtemps aux élections et encore moins à toutes les formes de représentations, compromises avec le système en place, dont l’exemple récent de la distribution des logements sociaux est édifiant !
Certains par ceux qui se prévalaient comme représentants activistes au sein du hirak, tout en étant autoproclamés animateurs sociaux, ont profité à l’accès en « priorité » au bénéfice « illégitime » des appartements sans répondre aux critères édictés par le décret 08/142. Alors que d’autres ont carrément tourné leur dos pour devenir des « souteneurs » pour se rapprocher des institutions, des fonctionnaires et des élus avec leurs parrainages des candidats qu’ils n’avaient cessé auparavant de les traiter de tous les noms d’oiseaux !!
Cependant, l’on a constaté de visu que le placardage des listes de candidatures se faisait dans la discrétion, voire à la tombée de la nuit ! Alors que la distribution au corps à corps des papillons portant les têtes de listes se fait furtivement par des jeunes « suppliant les gens à prendre même si tu votes pas » ! Les quelques permanences électorales sont inanimées et sans débats, ni un quelconque programme électoral que quelques-uns osent afficher sur le réseau social facebook, sans pratiquement aucun commentaire dans cette pré élection virtuelle qui augure, semble-t-il, un désaveu cinglant le jour J… De surcroit dans un contexte de répression sauvage, d’interdictions arbitraires de toutes les voix opposées, organisées ou non, et de crise sociale et économique sans précédent pour le pouvoir/système acculé dans ces derniers retranchements.
La seule issue à la crise systémique est préconisée par le hirak populaire et pacifique, porteur de joies et d’espérances contre le despotisme de la régression généralisée.