Par : Hamid Daoui
Le différend « organique » opposant l’employeur UR/CCLS-EST (ex-AGRO-Route) et les représentants légaux et légitimes des travailleurs autour de la reconnaissance de l’exercice des libertés syndicales se poursuit.
En effet, depuis l’élection du bureau syndical, affilié à l’UGTA au mois d’octobre de l’année écoulée, la direction refuse d’admettre le nouveau syndicat comme partenaire social, de droit !
Ainsi, toutes les démarches entreprises par le bureau syndical élu avec le soutien légal de l’Union locale (UL) UGTA d‘El-Khroub et l’inspection territorialement compétente renforcée par sa tutelle de la wilaya de Constantine en vue de faire respecter la règlementation en vigueur du travail n’ont pas abouti !
Toutes les correspondances syndicales et administratives officielles sont restées lettres mortes, voire « jetées dans la corbeille de l’employeur qui s’entête à s’inscrire dans la légalité du droit et règlements du travail garantis par la Constitution », dira le secrétaire du bureau syndical , un ancien camionneur de transport des céréales dans cette entreprise restructurée sur les décombres de l’ex- Agro-Route, liquidée avec un lourd passif de mauvaise gestion ponctuée par de grands scandales de détournements étalés sur les médias et devant la Justice.
Les séquelles de la liquidation de l’Agro-Route ont été reconduits sur l’UR/CCLS-EST depuis le volet économique et de gestion aléatoire de l’important parc matériel roulant ave son cimetière de camions hors d’usage pour diverses raisons et du personnel composé de 180 camionneurs n’ayant pas perçu l’intégralité de leurs droits salariaux et sociaux sur un effectif total de près de 480 employés, ouvriers et cadres.
Les violations du droit du travail ne s’arrêtent pas à l’exercice syndical mais englobent toute la gestion du personnel soumis à une ségrégation par le fait que l’employeur a établi 2 grilles de salaires, l’une pour la direction générale et l’autre pour les différentes unités de travail dans les wilayas ! La différence de salaire dans ces grilles atteint plus de 3000 DA pour une même catégorie dans la classification de la nomenclature de l’entreprise.
De surcroit, les ponctions sont opérées sur les éléments de la rémunération, en particulier les divers frais de déplacements entre les différentes zones du Nord, des hauts-Plateaux et du Sud. Celles-ci peuvent atteindre jusqu’à 30.000DA sur le revenu net d’un chauffeur, a-t-on appris auprès d’un camionneur de l’unité de la ville d’Aïn-Beida (wilaya Oum Bouaghi) révolté pour avoir fait les frais de cette injustice manifeste et qui compte saisir l’inspection du travail territorialement compétente pour faire valoir ses droits spoliés !
Pour le syndicat « non reconnu » par l’employeur, l’entreprise fonctionne dans le non-droit manifeste ! Le bureau syndical, fort de sa légitimité et sa légalité, compte saisir la section du tribunal social d’El-Khroub pour faire valoir son droit à l’exercice libre de ses activités et le recouvrement de tous les droits des travailleurs, victimes de l’injustice.