Par : M. Rahmani
La grève annoncée dans le secteur de l’Education pour les 12 et 13 du mois courant et à laquelle a appelé le CNAPEST Elargi n’a pas vraiment soulevé un enthousiasme particulier dans les milieux enseignants à Annaba et il se pourrait qu’elle fasse chou blanc le jour « J ».
En effet, cette dernière semaine a vu une activité inhabituelle des représentants de ce syndicat majoritaire dans le secondaire, en rapport avec les enseignants pour leur expliquer la plateforme de revendications mettant en avant les points forts contenus dans ladite plateforme. Ainsi, les revendications phares, qui pourraient « ratisser large » dans les 3 paliers de l’enseignement, sont mises en exergue pour mobiliser le plus grand nombre possible d’enseignants qui suivraient ainsi le mot d’ordre de grève. Ainsi, il est question d’augmentation des salaires pour faire face à la dégradation continue du pouvoir d’achat, l’amélioration des conditions de travail, la réservation d’un quota de logements sociaux pour les enseignants et la médecine du travail entre autres.
Mais, dans les établissements scolaires qui avoisinent les 400, tous paliers confondus, le mot d’ordre de grève pour les dates annoncées est diversement apprécié. En effet le CNAPEST Elargi qui n’est pas bien implanté au niveau du moyen et du primaire est contré par les autres syndicats comme l’UNPEF et le SNTE, devenus incontournables, s’agissant d’un quelconque mouvement de grève ou de protestation.
Pour les enseignants, même au niveau des lycées où l’autre syndicat fort, à savoir le CLA est implanté, il n’est pas vraiment sûr qu’une grande mobilisation aurait lieu malgré la souscription d’un grand nombre d’enseignants à ce mouvement. « Nous allons faire grève, nous a confié un enseignant professeur de mathématiques au lycée 18 février de Sidi Amar, les revendications exprimées par notre syndicat sont légitimes et répondent aux attentes de la plupart des enseignants et donc, nous y souscrivons pleinement. Pour ma part, je suis pour une grève illimitée jusqu’à la satisfaction totale de toutes nos revendications. »
Pour un autre professeur de langue arabe dans un autre lycée : « J’ai fait grève la dernière fois pour les mêmes revendications et cela n’a rien donné, au contraire, il y a eu retenue sur mon salaire pour les journées de grève et j’ai eu beaucoup de problèmes sans pour autant que ma situation ne s’améliore et cela s’est aggravée depuis. Je ne pense pas que cette grève aboutisse à quelque chose de concret, cela restera comme d’habitude à l’état de promesses sans plus. Moi et mes collègues, nous ne ferons pas grève et nous ne suivrons pas le mouvement » nous a-t-il expliqué. Dans le cycle moyen, le syndicat UNPEF, seul maître à bord ne compte pas apporter son soutien au mouvement, car le CNAPEST Elargi veut faire cavalier
seul et ainsi récolter les lauriers pour ensuite convaincre les enseignants de rejoindre ses rangs et ainsi être sous sa coupe. « Au niveau de ce palier, s’il y a adhésion à ce mouvement de grève, il serait limité, nous a confié en aparté un membre du syndicat UNPEF, les enseignants n’ont plus confiance en ce syndicat (CNAPEST) car certains parmi ses membre ne sont là que pour servir leurs intérêts ».
D’autres enseignants, s’ils souscrivent aux revendications exprimées, soulèvent la question des œuvres sociales de l’Éducation dont certains profitent et abusent même au détriment d’enseignants qui sont vraiment dans le besoin et qui n’ont jamais réussi à bénéficier d’un prêt. Ce reproche fait par la plupart des enseignants a terni la réputation du CNAPEST Elargi et il sera bien difficile de la réhabiliter.
Toujours est-il que quelle que soit l’adhésion ou le taux de participation à la grève, cela n’augure rien de bon pour les élèves, particulièrement ceux des classes d’examen (dont les programmes d’enseignement ne seraient pas achevés du fait de la réduction des volumes horaires) qui auront à affronter les épreuves en fin d’année.