Côté mer: Depuis le début de la saison estivale, le 1er juin, au 29 juillet , il y a déjà quelque 160 cas de noyade, dont 32 au niveau des plages et 37 dans des plans d’eau
Le phénomène de noyade est assurément constaté dans divers plans d’eau : plages, barrages, puits, bassins et lacs. Depuis le 1er juin, quelque 69 cas de noyade dont 109 au niveau des plages et 51 dans des plans d’eau. Soit près de 3 victime par jour
Raison principale de ces accidents, selon la Protection civile, “l’imprudence et la nage dans des lieux interdits à la baignade, à savoir : les plages non surveillées, les plans d’eau, ou les bassins, où la baignade représente une mort certaine, outre les maladies que les nageurs peuvent encourir”.
Côté routes: Trois-cent-trente-trois (333) personnes ont trouvé la mort et 12.717 autres ont été blessés, à différents degrés de gravité, depuis le début du mois de mai dernier au 11juillet ; dans 11.542 accidents de la route au niveau national selon un responsable à la Direction générale de la Protection civile (DGPC).Soit plus de 4 victimes par jour (note: uniquement pour la seule journée du mercredi 19 juillet, on a enregistré 35 décès en un seul accident…..). Ces accidents sont dus à l’excès de vitesse, aux manœuvres dangereuses et aux comportements de certains conducteurs, notamment les jeunes durant la saison des mariages……et on l’oublie assez vite, l’utilisation à tort et à travers du téléphone portable.
Le non-respect des mesures de sécurité par les motocyclistes, notamment le port du casque, et les dépassements dangereux au niveau des autoroutes et les voies connaissant un trafic dense provoquent également de nombreux accidents de la circulation.
On est en droit de nous interroger non plus sur les raisons techniques (dont l’état de certains tronçons de routes ou d’absence de signalements de plans d’eau dangereux) de ces catastrophes mais aussi et surtout sur les comportements mortifères de nos concitoyens lesquels malgré les mises en garde, les sanctions, les appels et les moyens de surveillance mis en place…et ce depuis des années et des années (je me souviens que dans une autre vie, durant le début des années 70, on -Sonacome et Gendarmerie nationale – avait déjà participé à des campagnes de prévention routière destinées tant aux automobilistes qu’aux motards pourtant bien moins nombreux qu’aujourd’hui).
On a la nette impression, en y rajoutant les victimes de la “harga” (ainsi que ceux d’une bonne partie des victimes de la Covid 19 qui ont cru pouvoir faire face au virus tout en ne respectant pas les consignes sanitaires ) que la société est condamnée “à tourner en rond sur elle-même” (Mustapha Lacheraf) ou que les Algériens et les Algériennes vivent leur société comme dans une “apesanteur existentielle” (Nourredine Toualbi)
Il semble bien qu’il est temps que la recherche sociologique universitaire se réveille , qu’elle sorte de son coma réflexif et critique et au lieu de se contenter d’analyser les théories, pour la plupart relevant des écoles occidentales dominantes et dominatrices ( ne serait-ce que par le nombre impression d’écrits , d’ouvrages, de revues et de thèses diffusés en toutes langues sauf en arabe) pour certaines sinon la plupart largement dépassées ou obsolètes , ou de se limiter à de la macro-sociologie, se penche obligatoirement sur des sujets de terrain, liés à nos réalités , bonnes ou amères , comme celui de toutes ces morts “accidentelles” et de “hasard” .
Il est temps que la pensée sociologique nationale (qui , pour l’instant, « est comme mise sous scellée dans une sorte de ghetto où à petit feu elle s’éteint dans la difficulté de ne plus savoir dire la société » , « incapable d’entendre la société parler » et se répétant presque en boucle, a fini par donner de la société « une image à l’arrêt », une « société figée », une « société en état d’apnée » selon le sociologue Tayeb Kennouche) . Pour enlever le bandeau et se se baser sur des problématiques, qui mettent de côté le c.o.m.m.e.n.t ( une démarche plutôt statistique) et analysent le p.o.u.r.q.u.o.i…… pour découvrir les ressorts profonds de tous ces “suicides” qui ne disent pas leur nom.
Par : Belkacem Ahcène Djaballah