L’ancienne galerie souterraine, aménagée du temps de l’époque coloniale pour l’évacuation des eaux pluviales, a montré ses limites en causant plus de mal que de bien. En effet, cet ouvrage qui descend de la cité Branès Khémissa pour prendre fin au niveau de la plage centrale, s’est effondré en plusieurs endroits. Il est grand temps de penser à le remplacer ; d’autant plus qu’il subit des branchements de conduites d’eaux usées allant se déverser à la mer. Quoi de pire pour les baigneurs?
C’est en mai dernier que le projet a démarré sous l’égide d’une entreprise privée sous-traitante. Mais, il a suffi de moins d’un mois pour que les citoyens commencent par douter du professionnalisme des acteurs chargés de mener à bon port le fameux projet. Ils ont procédé en aval, en face de la mosquée, à la pose de trois buses (2 m de long et 1,60 m de hauteur chacune). Mais, voilà que contre toute attente, on a arrêté net le travail à ce niveau-là pour aller creuser en amont du côté de la cité suscitée, implantée à un kilomètre. Changer le fusil d’épaule si soudainement aurait une explication : la première équipe, qui s’est distinguée par un tâtonnement préjudiciable, a été évincée et remplacée par une autre censée être plus compétente.
Si nous nous gardons de juger les gens dans un domaine qui n’est pas le nôtre, on ne s’empêche pas de relever un constat qui fait l’unanimité des critiques (elles ne sont pas toutes fondées). L’engin Poclain a d’abord endommagé les conduites des eaux usées. Même si celles-ci ont été provisoirement orientées vers l’ancien canal des eaux pluviales (qui se trouve ainsi sollicité pour assurer une fonction qui n’est pas la sienne, à savoir drainer la m…), çà et là, des odeurs nauséabondes se dégagent 24 heures sur 24, suscitant la colère des riverains et des passants. A ce malheur s’ajoute le problème des privations de l’eau potable. Le poclain, en manœuvrant pour accomplir sa tâche, par son poids, brise les conduites PHD. Les riverains se chargent de les réparer ou remplacer. Mais, il suffit que l’engin passe au-dessus à nouveau pour que l’opération soit à refaire. Même la conduite principale, qui dessert les 100 logements, n’a pas été épargnée, tout comme celle qui alimente la zone inférieure de la mosquée.
Plus grave, ce poclain de malheur, un «casse tout», a écorché l’un des câbles de la moyenne tension en creusant presque à l’aveuglette. Une grande étincelle accompagnant une forte explosion a semé la peur aux gens de passage comme aux habitants. Même le chauffeur de l’engin a risqué sa vie. Une autre question taraude les esprits de tout le monde : Pourquoi un pareil projet évalué à plusieurs milliards, n’est pas exécuté par une triple équipe pour l’achever au plus tôt, avant que les pluies ne viennent perturber les travaux et retarder l’achèvement? Cette lourde tâche est confiée (quand on excepte les chauffeurs des engins, le topographe et le chef du chantier) à seulement trois ouvriers, pas plus, payés à raison de mille dinars la journée. Ils s’en plaignent ouvertement. Mais, la nécessité ne leur laisse pas le choix. Le cahier des charges prévoit certainement un autre rythme de travail.
La seconde tranche du projet consiste à refaire le réseau des eaux usées, endommagé par les travaux de la pose des buses. Va-t-elle trainer en longueur elle aussi? Selon le maire, le wali leur a demandé de mettre les bouchées doubles. Mais, «limen tahki zaborek ya daoud?». Les recommandations ne trouvent pas toujours des oreilles attentives au grand dam des citoyens. Le P/APC, le chef de daïra, le responsable de l’Hydraulique…, se sont rendus sur les lieux avant le week-end pour s’enquérir de la situation. Mais, le projet, étant sectoriel, leur droit de regard est limité. Nous reviendrons sur la suite de ce «feuilleton» qui n’a rien de sensationnel.
Par : Khémissi Ameur