Par : M. A.
L’association des psychiatres d’Annaba et l’établissement hospitalier spécialisé Abou Baker Er-Razi ont organisé, samedi, à l’occasion de la journée mondiale de l’autisme, au niveau de l’amphithéâtre Aïssa Djabelkhir, sis au campus universitaire d’El-Bouni, une journée scientifique dédiée aux troubles du spectre de l’autisme (TSA) et ce, en présence d’une assistance assez nombreuse, composée des différents acteurs nécessaires dans la prise en charge des enfants autistes.
Dans son allocution d’ouverture, le Pr Messaouda Bensaida, présidente de l’association des psychiatres d’Annaba et médecin chef du service de psychiatrie adulte à l’EHS Er-Razi a mis l’accent sur la nécessité de la conjugaison de tous les efforts afin de permettre une meilleure prise en charge de cette pathologie.
Ce sont les docteurs Bouleçane A. et Khelifa S. qui ont ouvert le bal des communications avec une présentation intitulée « Dépistage précoce de l’autisme » où elles ont expliqué que trop peu de diagnostics précoces de cette maladie, qui toucherait « environ un enfant sur 150 », sont effectués et qu’une prise en charge tardive diminue les chances d’obtenir de bons résultats. Les deux résidentes de l’EHS Er-Razi ont, par ailleurs, vulgarisé les différents symptômes permettant de dépister l’autisme. Pour sa part, le Dr Loucifi H. a poursuivi dans la même lancée que ses deux consœurs en y apportant plus de détails à travers sa communication intitulée « Trouble du spectre de l’autisme : diagnostic ».
De son côté, le Dr Guederi H. I. a tenu à aborder le rôle ô combien important des parents dans les différentes étapes de la maladie de leur enfant, dans une présentation sous le titre évocateur de « Parents d’enfant autiste : du diagnostic à la prise en charge ». Dans cette même présentation, le Dr Guederi a mis l’accent sur les différentes réactions que peuvent avoir les parents lors de l’annonce du diagnostic de leur enfant ; une épreuve difficile où les adultes ont besoin de tout le soutien moral et du réconfort possible afin de pouvoir surmonter l’épreuve. Toujours dans cette même intervention, la maitre-assistante du l’EHS Er-Razi a évoqué la nécessité d’impliquer activement les parents dans la prise en charge de la maladie de leur enfant en faisant d’eux des co-thérapeutes à travers une alliance parents-psychiatres. Le Dr Ikhlefhoum F. d’Alger a, pour sa part, abordé l’«approche sensorielle et cognitive de l’autisme », où elle a évoqué, entre-autres, les capacités extraordinaires qu’ont certains autistes et le paradoxe autisme-génie.
Lors du débat lancé à la fin de la première partie des conférences, une intervenante du public a mis le doigt là où ça fait mal, en posant le problème des « diagnostics posés à tort et à travers ». « Il y a, à mon sens, un abus dans le diagnostic de l’autisme. Tout enfant souffrant d’un léger retard est automatiquement diagnostiqué comme autiste. Ce qui n’est pas pour arranger sa situation », a lancé l’intervenante, tout en dénonçant une « prise en charge politique » au niveau de certains établissements spécialisés. Ce à quoi le Pr Bensaida a répondu que la pédopsychiatrie est une discipline naissante en Algérie et que les progrès qui y sont effectués sont considérables et ressentis chaque jour. Ce qui contribue, selon elle, à combler jour après jour les lacunes qui peuvent exister dans le diagnostic, mais aussi la prise en charge de l’autisme et de toutes sortes d’autres pathologies psychiatriques chez l’enfant. La médecin chef du service de psychiatrie adulte d’Er-Razi a poursuivi sa note d’optimisme en évoquant les nombreuses avancés et les mécanismes introduits dans le domaine par les différentes autorités nationale.