Par : Adem Allaeddine
Le 14 mars de chaque année, l’Algérie célèbre la journée nationale des personnes aux besoins spécifiques. L’occasion, comme d’habitude d’ailleurs, d’attribuer à certains chanceux des fauteuils roulants sans jamais, ou rarement, s’interroger si, les heureux bénéficiaires vont les utiliser ou pas. Faut-il encore une fois le rappeler, que le problème d’accessibilité des lieux publics n’est toujours pas pris en charge par les pouvoirs publics. Certains handicapés sont ainsi contraints de ne pas se déplacer seuls dans les administrations publiques ou privées, sinon ils risquent d’aggraver davantage leur handicap. Autrement dit, ils sont condamnés à vivre « emprisonnés » entre quatre murs. Un constat dont nul n’est censé ignorer l’existence. Ces espaces qu’on a tendance à oublier d’aménager pour cette catégorie de citoyens, et ce, en dépit des textes en vigueur, stipulant clairement que nos constructions, toutes nos constructions, devraient l’être. Un handicapé moteur a certainement le droit, à l’instar des autres concitoyens « normaux », d’accéder à tous les espaces communs, sans difficulté aucune. Un droit reconnu par toutes les constitutions et les lois du monde entier. Malheureusement, entre les textes et leur application, chez nous bien sûr, il y a tout un fossé. En agissant de la sorte, on est en train de rendre difficile, pour ne pas dire impossible, l’insertion des handicapés moteurs. Les autres handicapés, mentaux beaucoup plus, les non-voyants et les mal-intendants ont, eux aussi, leur lot de contraintes auquel ils sont quotidiennement confrontés. Victime de l’indifférence, à la fois de leurs proches et de la société, ces derniers sont doublement exclus, socialement parlant. Et il ne suffit pas de célébrer cette journée pour qu’on arrive à faire oublier à un handicapé le triste sort qui lui est réservé par une société qui verse de plus en plus dans une indifférence inouïe. Seule une prise en charge réelle, et avec la sincérité demandée, est en mesure de soulager les souffrances de ces handicapés. Le reste n’est que folklorique. Et l’exclusion continue.