Par : M. Rahmani
La journée de la presse, célébrée hier à Annaba à l’hôtel Sabri, n’a pas dérogé à la règle. Comme à l’accoutumée, un repas et un discours de circonstance d’une platitude déconcertante, des journalistes juste pour faire acte de présence et des responsables locaux, puis s’en vont.
On avait l’impression que les autorités voulaient se débarrasser au plus vite d’une corvée qu’ils devaient expédier au plus vite pour passer aux “choses sérieuses”. Le discours du wali se voulait encenseur à l’égard des journalistes louant leur travail et leur accompagnement quant aux actions des autorités sur le terrain sans pour autant évoquer les difficultés qu’ils rencontrent et certains comportements de responsables locaux de différents secteurs qui font dans la rétention de l’information pour maintenir cette opacité à l’origine de bien des supputations et surtout de rumeurs qui font beaucoup de mal et donnent lieu à des manipulations.
Ce manque de transparence et cette propension à éviter toute communication avec les journalistes, ou alors préférer certains à d’autres, ne sert pas du tout l’information et encore moins l’opinion qui est aujourd’hui, très au fait de toutes les situations grâce aux réseaux sociaux. Ces moyens de communication transmettent la plupart du temps des fakenews et influencent dans un sens comme dans l’autre une population qui reste encore dubitative s’agissant de déclarations émanant des officiels.
Une presse crédible, car objective et « cueillant » l’information à la source, peut inverser cette tendance à douter de tout ce qui est rapporté par les médias nationaux. Hélas, ce n’est pas toujours le cas et les journalistes sont confrontés chaque jour à des difficultés insurmontables pour faire leur travail qui est celui d’informer, mais aussi de forger une opinion qui n’est pas encore vraiment bien assise dans la société.
Il faut dire aussi et, à la décharge de l’administration, que la corporation n’est plus ce qu’elle était car infiltrée par des intrus et des opportunistes sans relation aucune avec le monde de la presse et qui sont pris pour des journalistes.
Toujours est-il que certains journalistes font leur travail avec beaucoup de conscience et d’honnêteté morale et intellectuelle pour rapporter fidèlement des évènements qui sont parfois détournés, amplifiés ou minimisés selon les desseins et objectifs de politiciens ou de manipulateurs d’opinion.
La journée d’hier était censée apporter des réponses par l’autorité en place à toutes les questions de l’heure que se posent les journalistes locaux, mais rien de tout cela n’a été évoqué et la communication a été à sens unique. Ce qui n’est pas une communication, en somme, la journée de la presse à Annaba est un non-événement.