Le 3 décembre de chaque année, l’Algérie célèbre la Journée mondiale des personnes aux besoins spécifiques. L’occasion, comme d’habitude d’ailleurs, d’attribuer à certains chanceux des fauteuils roulants, sans s’interroger si les heureux bénéficiaires vont les utiliser ou pas? Hier à Constantine et à la maison de la culture Malek Haddad plus précisément, des appareillages, des fauteuils roulants entre autres, fabriqués par l’ONAAF (Office national des appareillages et des accessoires pour personnes handicapées), ont été attribués à cette frange de la société dont les droits fondamentaux sont bafoués.
Dans ce sillage, il est à rappeler, encore une fois, que le problème d’accessibilité des espaces publics se pose toujours. Certains handicapés ne peuvent, ainsi, se déplacer seuls aux administrations, risquant d’aggraver davantage leur handicap. Autrement dit, ils sont condamnés à vivre «emprisonnés» entre quatre murs. Un constat que nul n’est censé ignorer l’existence. Rares sont les espaces aménagés pour cette catégorie de citoyens, en dépit des textes en vigueur stipulant clairement que nos constructions devraient l’être. L’accès à tous les espaces communs est un droit reconnu par toutes les Constitutions et les lois du monde. Malheureusement, entre les textes et leur application, il y a tout un fossé, rendant difficile leur insertion.
Les autres handicapés, mentaux beaucoup plus, les non-voyants et les mal-intendants ont, eux aussi, leurs lots de contraintes auxquels ils sont quotidiennement confrontés. Victimes de l’indifférence des proches et de la société, ces derniers sont doublement exclus. Il ne suffit pas de célébrer cette journée pour que l’on puisse oublier le triste sort réservé aux personnes handicapées par la société. Seule une prise en charge réelle serait en mesure de soulager les souffrances de cette population.
Par : A.A