Que signifie pour un enfant, qui habite dans ces quartiers périphériques de la ville du Vieux Rocher, dépourvus de moyens et d’aires de jeux, la cérémonie de la Journée mondiale de l’enfance célébrée, souvent, en grande pompe par les autorités locales? Absolument rien, s’accordent à dire de nombreux analystes.
Dans la périphérie de la ville, les enfants sont, malheureusement, livrés à leur propre sort. Ils doivent compter sur leur imagination, et seulement sur leur imagination, pour jouer et profiter pleinement de cette période de la vie. Mais est-ce suffisant pour le développement normal d’un enfant? De l’avis de nombreux spécialistes, en l’occurrence les psychologues, un enfant a besoin de jouer dans des conditions saines, sans aucune contrainte. Chose qui n’est pas du tout possible, aujourd’hui, dans les quartiers de l’antique Cirta.
Les responsables de cette ville ont vraiment réussi à faire de cette grande métropole, le moins que l’on puisse dire à ce propos, un ensemble de cités dortoirs. Qu’ils habitent à Daksi ou à Boumerzoug, ou ailleurs, les enfants à Constantine jouent, certes, mais au péril de leur vie. Ils sont souvent exposés aux dangers d’une route qui ne pardonne pas.
«La rue est le seul espace offert à nos enfants», a martelé un parent, un enseignant de son état, rencontré à Daksi. Et de lancer, «nos gamins ont besoin d’espaces qui disposent, en termes de jeux, de toutes les conditions nécessaires qui leur permettent de s’épanouir et de s’éclater. Un sentiment tout à fait légitime que nos chérubins ont perdu, dans un contexte social de plus en plus hostile», déplore-t-il. Et c’est bien dommage pour eux, poursuit-il avec une pointe de chagrin.
En fait, le parc d’attractions de Djebel El Ouahch, dont la réception est prévue dans les mois à venir, ne peut, à lui seul, satisfaire la demande exprimée par la population locale. Une ville est aussi des aires de jeux qu’il faudrait prévoir dans les programmes de réalisation des différentes formules de logements.
Par : A.A