Une journée d’information majeure s’est déroulée, hier, au sein de la Chambre de commerce et d’Industrie Seybouse sur la loi de Finances 2024, animée par Dr Mohamed Abbas Maherzi, expert en finances et fiscalité.
Dr Maherzi a débuté la conférence en mettant en avant l’augmentation du budget général, atteignant 15.275,28 milliards DA. Il a détaillé chaque section et le nombre de nouvelles lois qui leur ont été accordées, soit 128 articles répartis, dont 58 articles pour les dispositions fiscales, 16 pour les dispositions fiscales diverses, 2 pour les dispositions douanières, 4 pour les dispositions domaniales, 36 pour les dispositions diverses, 6 pour les dispositions «autres» concernant le budget et CAS.
Plus de transparence dans les dépenses gouvernementales
La conférence a souligné l’importance accrue de la transparence dans la présente loi de Finances 2024. Dès cette année, davantage de détails sur les dépenses gouvernementales seront révélés dans le tableau “État de la Loi de Finances” annuel du Journal Officiel de la République Algérienne.
De 3 annexes précédentes, celles-ci sont maintenant au nombre de 8, détaillant les recettes, les crédits ouverts par ministères ou institutions publiques, les comptes spéciaux, l’équilibre budgétaire et économique, les impôts et taxes affectés aux collectivités locales, les taxes parafiscales, les prélèvements obligatoires non fiscaux destinés au financement des organismes de sécurité sociale, et les dépenses fiscales.
Une manne pour le secteur de l’Éducation
Un budget d’une ampleur historique, s’élevant à la somme astronomique de 35,5 milliards de dinars, a été consacré à l’essor du secteur éducatif. Cette enveloppe financière colossale vise spécifiquement l’ouverture de 26.475 postes de travail, dont une part substantielle de 4.800 postes dédiés à l’enseignement supérieur, accompagnée d’un budget dédié de 6,9 milliards de dinars.
Dans une avancée significative, le gel sur les promotions publiques a été levé, ouvrant ainsi la voie à une promotion active des travailleurs au sein du secteur public.
Un vent d’exonérations souffle sur l’économie
Dr Maherzi a levé le voile sur les nouvelles dispositions législatives, mettant en avant des exonérations d’une envergure significative. Notamment, une exonération permanente de l’IRL, de l’IBS et de l’IFU pour les revenus provenant de l’activité liée au lait cru destiné à la consommation.
Il a mis, en plus, en avant l’exclusion de la base d’imposition IBS pour les banques en ce qui concerne les pénalités de retard et autres produits non-conformes aux règles islamiques. Ces mesures ambitieuses visent à insuffler un nouveau souffle à l’économie tout en encourageant des pratiques en accord avec les principes financiers islamiques”.
L’impératif de diversifier l’économie
En guise de conclusion, l’expert a vigoureusement souligné l’urgence pour l’Algérie de se détourner de sa dépendance historique aux hydrocarbures, mettant en lumière le péril associé au syndrome hollandais (phénomène économique qui relie l’exploitation de ressources naturelles au déclin de l’industrie manufacturière locale).
Ce marché, connu pour son instabilité, expose l’économie nationale à des risques majeurs en raison de sa vulnérabilité aux fluctuations des prix du pétrole et du gaz. À l’échelle mondiale, l’Algérie ne maîtrise qu’une petite partie de ce secteur, en comparaison avec les géants des hydrocarbures et collègues d’OPEC, l’Arabie Saoudite et l’Iran. Cette diversification devient un impératif catégorique pour garantir la stabilité économique, commerciale et financière du pays.
Dans cette perspective, Dr Maherzi préconise fermement l’adoption d’une politique de diversification économique afin de stimuler des secteurs, tels que l’agriculture, l’industrie, les technologies de l’information et les énergies renouvelables.
PAR : Amarouayache M.Mahdi