Par : H.H
À vocation maraichère, l’activité agricole à Jijel semble avoir changé de cap pour se spécialiser dans la culture de la fraise. Depuis deux décennies déjà, cette culture s’est implantée dans les plaines agricoles, notamment côtière de l’Est de la wilaya. Et, pour un coup d’essai, c’était un coup de maitre puisque de nombreux agriculteurs, flairant la bonne affaire, ont changé d’activité pour s’orienter vers la culture de la fraise. Certains disent avoir enregistré de bons rendements dans une activité qui s’est avérée, avouent-ils, plus rentables par rapport à la culture maraichère. Cette dernière représente toujours l’essentiel de l’activité agricole à Jijel. D’importantes surfaces sont consacrées à cette culture, qui reste l’activité dans laquelle se spécialisent de nombreux agriculteurs. Mais parallèlement, il y a la fraise qui tente de bousculer cette spécialité. Les responsables du secteur agricole semblent même soutenir la culture de la fraise, tout en insistant sur le fait que les produits maraichers restent une culture stratégique. Certaines données présentées mettent en avant une culture de la fraise qui ne cesse d’envahir des surfaces entières dans les espaces agricoles. Ces surfaces ont été grignotées à la culture maraichère. Des agriculteurs ne cachent même plus leur enthousiasme pour cette spécialité. Elle leur a d’ailleurs permis de réussir là où ils ont échoué quand ils ne cultivaient que des produits maraichers. Et c’est de bon augure pour eux, puisque certains, après avoir réussi la culture du fruit juteux, se sont orientés vers la création de pépinière des plants pour ne pas recourir à l’importation. Les plants cultivés sont habituellement importés, mais depuis l’installation de la crise sanitaire c’est du compter sur soi pour la promotion de cette culture qui semble l’emporter. L’extension des surfaces cultivées est un fait indéniable, car de 4 ha au lancement de cette culture au début des années 2000, on est passé à plus de 400 ha. La production a elle aussi connu une importante hausse, passant de 1.200 quintaux en 2002 à plus de 180.000. Pour l’année 2021, les prévisions portent sur une production de près de 200.000 quintaux sur un total de superficie cultivée de plus de 470 ha. Cette progression n’a pas influé sur les prix qui restent élevés avec 250 à 270 DA le kilo. Malgré ça et, en dépit de tout ce qui se dit sur les traitements aux pesticides que cette culture subit, la fraise reste un fruit prisé à Jijel et ailleurs dans le reste du pays. Des commerçants de gros préfèrent venir jusqu’aux champs de la fraise à Jijel pour s’approvisionner en ce fruit.