Cet été et plus que jamais, la question de l’insalubrité des espaces publics au niveau de la wilaya aura fait la une de toute la presse locale. Si toutes les communes enregistraient le même constat jusqu’alors, la commune chef-lieu jouissait indéniablement d’un traitement de faveur pour ce qui est de la régularité de la levée des ordures et du nettoiement des espaces publics. Seulement, cet été aura eu raison de ce favoritisme qui s’est éteint laissant derrière lui une wilaya à la dérive croulant sous les déchets ménagers.
En ce moment, l’APC d’Annaba multiplie les grands discours, les souhaits de réformes et la création de comité pour palier à cette situation devenue incontrôlable. L’insalubrité ne cesse de gagner du terrain laissant des impressions très négatives aux milliers d’estivants qui sont passés par la Coquette cet été.
Véritable emblème de la wilaya, le phare qui a été réaménagé pour accueillir les touristes, s’est transformé en véritable décharge publique. Des sacs en plastique, aux bouteilles vides en passant par les gobelets, il faudra slalomer entre les déchets pour avoir accès à la vue panoramique qu’offre le lieu. Mais là encore, le flanc de la colline qui donne sur la mer est recouvert de détritus en tout genre, laissant les visiteurs sur une note de déception et d’amertume.
Les aires de jeux aménagées pour les petits enfants sont, elles aussi, envahies par les immondices. Déjà en très mauvais état à cause du manque d’entretien, elles croulent aujourd’hui sous les déchets en tout genre à cause de l’indisponibilité des bennes à ordures en nombre insuffisants au niveau de ces lieux où les citoyens s’arrêtent généralement pour des consommations.
En descendant de Seraidi vers la ville, les estivants finiront leurs journées de plage sur des notes d’ordures ménagères abandonnées en bord de route, toujours à cause du manque de bennes à ordures et de l’incivilité des gens. Le quartier de Sidi Aissa, qui compte pourtant des résidences prestigieuses et des maisons individuelles de haut standing, ne dispose pas d’un système de récolte des ordures digne de l’envergure du quartier. Les habitants se débarrassent de leurs déchets ménagers à même le sol en bord de route quotidiennement, qui sont ensuite trainées par les animaux errants ou par les voitures.
S’il convient de reconnaître que les citoyens sont tout aussi responsables de cette situation, il est important de mentionner que le planning et les fonds réservés à la prise en charge de l’hygiène des espaces publics sont insuffisants. Des bennes à ordures en nombre insuffisant face à la démographie des quartiers. Des aires de plaisance sans bennes, un planning de levée des ordures en inadéquation avec la situation réelle, autant de paramètres qui pénalisent la wilaya. Au terme d’une saison estivale ratée sur le plan de l’hygiène, il est plus que temps pour les APC de se lancer dans les réformes concrètes plutôt que de débattre sur ce sujet en catimini, en laissant la situation s’aggraver davantage.
Par : M.L