Par : M. Rahmani
C’est avec une grande satisfaction que les citoyens d’Annaba ont appris la nouvelle du déstockage de quantités considérables de pomme de terre des chambres froides pour être mises sur le marché, particulièrement ceux dits Errahma disséminés à travers les communes et localités de la wilaya.
En effet, dans un communiqué émanant de la direction du commerce de la wilaya, parvenu hier à notre rédaction, il est rapporté que pas moins de 29 tonnes de ce tubercule ont été mises à la disposition des marchés pour être vendues directement aux consommateurs au prix de 60 da le kilogramme. La vente a débuté le dimanche 18 avril, avec 35 quintaux écoulés ce premier jour, 29 quintaux écoulés le 2ème jour, 19 avril, et 20 quintaux écoulés le 3ème jour, 20 avril, soit un total de 84 quintaux en 3 jours. Et l’opération continue.
Une véritable aubaine pour les petites bourses qui, désormais, peuvent se permettre le « luxe » de se payer cette dame indispensable en ce mois de Ramadhan pour la préparation de certains plats très prisés en cette période de jeûne. « C’est une véritable bouffée d’oxygène pour les familles, nous dit une ménagère un couffin à la main, je suis vraiment contente que « Eddawla » est intervenue en mettant ces quantités de pomme de terre sur le marché et au prix de 60 da, ça nous permet de souffler un peu ».
Un autre nous dira que cette décision est vraiment quelque chose de bien et qu’il fallait la prendre dès les premiers jours « Cela aurait cassé les prix qui n’auront jamais atteint ce niveau. » nous a-t-il confié
Il faut dire que le bon vieux téléphone arabe a fonctionné à merveille, ménagères et pères de famille ont vite fait de se déplacer au niveau de ces marchés pour faire le plein de …pomme de terre. Eh oui ! Ce tubercule est devenu ces derniers jours inabordable avec des prix qui frôlent l’indécence. A 85 et 90 da le kg, on joue désormais sur la quantité, car on ne peut plus se payer les 2 kilos coutumiers pour préparer son bourek familial ou son 2ème plat à base de ce tubercule dont le prix a doublé en l’espace de quelques jours.
La spéculation a fait rage et le marché de gros est tenu d’une main ferme par certains commerçants véreux qui imposent leur diktat en jouant sur la disponibilité créant une rupture par-ci, une autre par-là pour faire grimper les prix et, bien sûr c’est le pauvre citoyen qui paye toujours le prix fort.
Il faut dire aussi que le petit marchand de légumes au niveau du marché ou celui du coin en profite au maximum pour proposer ses prix à lui et même que certains font dans la vente concomitante (strictement interdite par la loi) pour fourguer aux clients certains produits invendus du fait de leur faible consommation par les ménages.
Récemment, le directeur général de l’office national des fruits, légumes et viandes a déclaré que la tension sur la pomme de terre et l’augmentation de son prix qui a atteint un seuil intolérable ont pour origines les dernières précipitations atmosphériques dans les régions où ce tubercule est cultivé à savoir, Annaba, El-Tarf, Mostaganem et Skikda et la spéculation qui est venue aggraver cette crise en augmentant de façon éhontée les prix en ce mois de Ramadhan, sachant que les familles algériennes en consomment énormément.
Cette régulation du marché par l’injection de ces quantités de pomme de terre si elle se maintient pendant quelques jours impactera positivement les prix qui reviendront ainsi à leur niveau d’origine.