Le Président de la République, M Abdelmadjid Tebboune, « fête » aujourd’hui sa première année de président élu, sur un lit d’hôpital quelque part en Allemagne. Le pays est depuis pratiquement deux mois sans nouvelles du chef de l’Etat, hormis les communiqués laconiques, peu précis et très peu porteurs en information sur l’état de santé de M Tebboune. La communication brouillonne ajoutée à la dilution des « voix non autorisées » citant des sources proches de la famille et relayées par des médias étrangers… ont fait instaurer un climat délétère autour de la plus importante institution de l’Algérie, ouvrant la porte à toutes sortes de lectures. La rumeur s’est chargée de n’en choisir que les plus farfelues.
L’absence du premier responsable de la communication présidentielle, que l’on dit également hospitalisé à Paris, n’arrange pas les choses et « relègue » cette mission au porte-parole du gouvernement dont les communiqués protocolaires montrent que le sujet lui échappe totalement. La santé du président est-elle un secret d’Etat alors que M Tebboune, revendiquant la transparence, avait à plusieurs reprises promis que son bulletin de santé ne souffrirait aucune censure, insinuant que le « cas » Bouteflika ne se reproduirait pas sous son mandat. Force est de constater que malgré lui, les Algériens découvrent les mêmes pratiques.
Face à cette situation que l’on ne qualifiera pas d’inédite pour autant, le chef d’Etat-Major de l’ANP n’a pas manqué de marquer sa présence comme pour signifier aux Algériens autant qu’à la classe politique que la situation est sous contrôle et qu’il n’y a pas de vide institutionnel malgré une absence que nul ne veut –pour l’instant- qualifier de vacance. D’ailleurs, même le Conseil Constitutionnel, l’autre grand absent de la scène politique, n’ose évoquer la question ne serait-ce que pour rappeler aux Algériens ce que prévoit la loi fondamentale en pareilles circonstances. C’est dire la tâche ardue qui attend cette autre institution face à une autre absence de taille, celle du président du Sénat dont l’intérim est assuré par un quasi centenaire, M Goudjil en l’occurrence. Faut-il rappeler que c’est au président en titre du sénat qu’il échoit de succéder au président de la république en cas de vacance dûment constatée du poste ?
L’Algérie a connue par le passé ce genre d’imbroglio, lors de la démission de Chadli Bendjedid qui avait dissous le parlement avant de rendre publique son départ d’El Mouradia. Nul n’ignore ce qui s’ensuivit.
Aujourd’hui, alors que la succession de M Tebboune n’est officiellement pas à l’ordre du jour ; une agitation et des positionnements se font toutefois ressentir sur la scène « médiatique » faute d’un autre champ d’expression politique, et laissent poindre un alignement sur la ligne de départ d’une course « imminente » au fauteuil présidentiel.
Si tel était vraiment le cas et au regard de la situation internationale, notamment régionale, il n’y a plus de place à l’aventurisme ni aux sempiternelles cooptations. Ces outils de « fragilisitation » de la Nation, ont atteint leurs limites en méfaits.
C.Mechakra