Par : C. Mechakra
Zoubir Souici, n’est plus ! C’est un ami, un frère aîné et un guide au long cours qu’il aura été pour de nombreux journalistes qui faisaient leur entrée ‘’par effraction’’ dans le métier, comme il lui plaisait de les décrire. Plus qu’un journaliste et chroniqueur de talent, il aura été également, cet homme généreux au grand cœur et à la main toujours tendue à l’endroit de ceux qui lui faisaient appel. Respectueux et respecté, son agenda faisait pâlir les plus introduits de ses confrères. Un agenda qu’il mettait à disposition de tous ceux et celles de ses amis et confrères, afin de les aider à ‘’défoncer’’ des portes censées ouvertes pour tous. ‘’Jean Gabin’’, comme le surnommaient ses amis de Constantine, eut un parcours à la hauteur de sa réussite, à la force des bras et de poussées de colères qui remettaient son vis-à-vis, imposteur du jour, à la place qui lui revenait de ‘’droit’’. Ses conseils pour les jeunes confrères chez qui il disait déceler une ‘’pâte’’, accompagneront des parcours professionnels très honorables. ‘’ Vous avez le devoir de douter de tout et de tous, mais aussi l’obligation de dire et rétablir la vérité quoi qu’il vous en coûte’’, nous assénera-t-il un lendemain de la publication d’une information frappée du sceau de l’affirmation, mais qui s’est avérée incomplète et donc, non fondée pour lui.
Son apport pour les journalistes et correspondants de presse des villes de l’intérieur du pays, est incommensurable. Il se battra comme peu de gens l’ont fait, pour leur ‘’décrocher’’ un statut, une déclaration à la sécurité sociale et un plan de carrière, lorsque dans les années 90, ces anonymes n’étaient, pour certains, même pas connus de leur employeurs. Une période noire au cours de laquelle votre serviteur s’entendra dire dans une cave qui lui servait de bureau, ‘’ Tu ne vaux que deux balles et de belles funérailles’’, par un ponte de la ville des…Ponts.
En sa qualité de président de l’association des éditeurs ou plus tard en qualité de président du conseil de déontologie de la presse ; Zoubir Souici faisait de ses missions à l’intérieur du pays un prétexte à rencontrer les journalistes, écouter leurs doléances, enregistrer leurs plaintes…et se faisait souvent, l’intermédiaire avec les patrons d’autres publications pour régler des situations que l’on pensait inextricables. Il contribuera ainsi à décomplexer les journalistes de Province à l’égard de leurs ‘’centrales’’ où sévissaient quelques ‘’ rédacteurs en flèche’’ auxquels il vouait le mépris qui sied à leur ‘’rang’’.
On aura beau commencer à apprendre à parler de Zoubir Souici au passé, ça ne sera jamais qu’une obligation de conjugaison. Car la bonhomie, le rire et le calembour viendront nous rappeler que quelque chose est morte en nous, mais pas Zoubir.
En cette triste circonstance, comment oublier une boutade de cimetières empruntée à un illustre écrivain, et qu’il faisait sienne pour présenter ses condoléances : ‘’ Les bons s’en vont et nous restons !’’.
A son épouse et ses enfants, à sa famille de Constantine et d’ailleurs, mes condoléances attristées.