Par : M. Rahmani
A Annaba, depuis quelques jours, l’huile de table a disparu des rayons des supérettes, grandes surfaces et épiceries. On recherche ce produit indispensable pour la cuisine, on parcourt des kilomètres, on fait le tour des magasins, on se renseigne sur telle ou telle supérette où serait disponible ce produit et on y court dans l’espoir d’en acheter et ainsi se débarrasser de ce problème.
Il faut dire que la rumeur sur une possible pénurie avait fait beaucoup de mal et a amené les gens à stocker de manière exagérée le produit, aggravant encore plus cette rupture qui, à l’origine n’en était pas et qui, de ce fait, avait été créée de toutes pièces. Les rayons des magasins avaient été dévalisés en l’espace de quelques heures et l’on ne trouve plus d’huile ; une pression sur le produit qui rappelle à certains habitants les années noires des pénuries vécues à la fin des années 80 et au cours des années 90. Le syndrome hante toujours les esprits et l’on se rappelle que, récemment, en 2019, c’est la semoule qui a disparu subitement suite à des rumeurs selon lesquelles tout serait fermé à cause de la pandémie, ce qui avait donné lieu à une véritable razzia sur le produit en question mais aussi sur les pâtes alimentaires dont les prix avaient alors sensiblement augmenté. Récemment encore, la pression sur le lait en sachet a été et est encore un problème, le lait presque introuvable est revendu à la criée dans les rues à des prix (35 DA le sachet) inaccessibles pour les pères de famille. On passe des heures à faire la chaine devant les épiceries pour avoir un sachet. A ce train-là, on passe sa vie à cavaler derrière des produits qui, normalement sont disponibles.
Cette psychologie du groupe qui fonctionne toujours a donné l’idée à certains spéculateurs qui en ont profité pour créer cette pénurie d’huile et ainsi se remplir les poches sur le dos du pauvre citoyen confronté à un tas de problèmes qu’il affronte au quotidien. Ce citoyen qui cavale pour retirer son argent au niveau des distributeurs qui généralement sont vides ou ne fonctionnent pas et qui parfois lui débitent son compte sans pour autant lui servir les montants demandés, on lui empoisonne encore plus la vie avec des pénuries montées par des commerçants véreux, sans foi ni loi et qui saignent à blanc les consommateurs.
Chez certains revendeurs, on vous dit que l’huile est disponible mais à un prix qui frôle l’indécence ; 900 DA le bidon de 5 litres, à prendre ou à laisser alors que le prix normal est de 580 DA. Des prix qui défient l’entendement mais que des consommateurs, contraints et forcés, la mort dans l’âme, achètent malgré tout pour pouvoir préparer les repas chez eux.
A l’approche du mois de Ramadhan, mois dit de la piété, pénuries et flambées des prix sont devenues une « tradition » et de mois de piété, ce mois, n’en déplaise à certains car nous disons la vérité crue et sans détours, est plutôt celui des affaires et de l’enrichissement, une occasion pour certains de se remplir les poches.