Par : M. Rahmani
Les familles des 8 harraga, disparus depuis le 12 mars passé, sont toujours à la recherche d’informations qui les rassureraient sur le sort des leurs. Les sit-in observés hier et avant-hier devant le Consulat de Tunisie et dont Le Provincial s’est fait l’écho n’a apparemment rien donné de concret, au contraire, le diplomate tunisien en poste n’a voulu communiquer aucune information sur les disparus et les manifestants avaient dû quitter les lieux tout en promettant de revenir plus tard et cette fois, ce sera en grand nombre.
Madame Soraya Melki, secrétaire de wilaya de l’Association nationale de défense des droits de l’Homme et membre du comité chargé du dossier des harraga, que nous avons contactée nous a fait savoir qu’elle a pris attache avec le Consul de Tunisie à Annaba pour s’informer auprès de ce diplomate de la situation desdits harraga. « M. le Consul nous a déclaré qu’il n’a aucune information à ce sujet, nous dit-elle, et que c’est aux autorités algériennes de contacter leurs homologues tunisiennes pour avoir des informations et ainsi savoir si ces émigrants clandestins sont détenus en Tunisie ou non. Par la suite, le diplomate nous a demandé de prendre contact avec les familles de harraga pour ramener les photos et les actes de naissances des disparus, afin qu’il puisse à son tour s’informer si ces derniers sont en Tunisie. »
La représentante de l’association assure que les disparus sont détenus dans les prisons tunisiennes et que des témoignages auraient été recueillis dans ce sens. Selon Mme Soraya, les candidats à l’émigration clandestine seraient partis d’Oued Bakrat, à bord de 3 embarcations emmenées par un passeur d’El Kala, le 12 mars.
Deux des barques auraient été interceptées par des Garde-côtes tunisiens en haute mer, au large de Bizerte. Ils auraient été arrêtés et seraient détenus dans les prisons tunisiennes, parmi ces 8 harraga, 3 sont de sexe féminin. La 3ème barque aurait rejoint la Sardaigne et ses occupants auraient débarqué plus tard sur les rives du vieux continent.
La secrétaire de wilaya de l’Association de défense des droits de l’Homme dit avoir contacté les Garde-côtes de Jijel, d’Annaba et même des marins d’un bateau battant pavillon hollandais pour essayer d’avoir quelque information sur les harraga disparus, mais en vain. « Nous ne savons encore rien sur le sort qui a été réservé à nos compatriotes détenus dans les prisons tunisiennes et nous demandons avec insistance à nos représentations diplomatiques dans ce pays voisin, au ministère des Affaires étrangères de s’enquérir de la situation de ces jeunes et les rapatrier, car leurs familles sont très inquiètes et ne savent plus quoi faire. »