Par : Hamid Baali
Ces dernières semaines et, à l’approche du mois sacré du Ramadhan, des produits alimentaires indispensables à la ménagère ont mystérieusement disparu des étals et d’autres se sont raréfiés au grand dam des bourses modestes qui éprouvent toutes les peines du monde à ne pas rentrer bredouilles. L’huile de table privilégiée par les mères de famille était introuvable au niveau des épiceries, supérettes et grandes surfaces, ce qui avait créé une certaine panique des consommateurs. Un septuagénaire, retraité de l’éducation nationale, nous confie : ” Croyez-moi, j’étais affolé par cette soudaine pénurie de l’huile de table et je ne voulais pas rentrer les mains vides ! J’ai acheté un bidon de 5 litres auprès de l’informel en déboursant la somme de 800 dinars, sachant que le prix normal est de l’ordre de 595 dinars ! Des voisins et des amis ont connu la même mésaventure et se sont pliés à ces suceurs de sang qui n’éprouvent aucun remords ou compassion à l’égard de leurs malheureux clients ! “. Dans un souci d’information fiable, Le Provincial s’est rapproché dernièrement de la nouvelle directrice de wilaya du Commerce pour s’enquérir de ces dysfonctionnements inacceptables qui apparaissent chaque année à l’approche du mois de jeûne. Cette dernière est catégorique : ” Toutes les décisions ont été prises auprès des opérateurs économiques, fournisseurs et grossistes afin d’assurer l’approvisionnement en produits indispensables et nous avons même programmé des commandes à même de répondre aux besoins de toute la wilaya de Guelma. A titre illustratif, l’huile de table est livrée en abondance et aujourd’hui, il a été réceptionné cinquante tonnes d’huile en bidons de 5 litres et de bouteilles d’un et deux litres ! Nous avons instruit les gérants des supérettes et les épiciers à ne vendre qu’un bidon de 5 litres à chaque client, car nous n’ignorons pas que certains consommateurs en achètent plusieurs ! Nous assurons un contrôle permanent pour parer aux dépassements et des sanctions seront prises contre les commerçants malhonnêtes ! La maîtresse de maison n’a rien à craindre, elle trouvera tous les produits alimentaires dans les étals, huile, sucre, tomate en boîte, semoule, farine, café, amandes, thé et autres ».
A présent, la situation s’est nettement améliorée à la grande satisfaction des consommateurs qui ont compris qu’il ne fallait pas tomber dans le piège échafaudé par des gens véreux avides de gain facile. Les rayons consacrés à l’alimentation générale sont bien achalandés à la grande satisfaction de tout un chacun qui se ravitaille sans problème. Toutefois, le lait en sachet est devenu introuvable car de nombreux épiciers avaient décidé de ne plus le vendre pour mettre un terme aux jérémiades et remontrances de leurs clients car il était quasiment impossible de satisfaire les besoins exprimés. D’autre part, ceux qui poursuivent cette activité sont contraints de s’adonner à la vente concomitante puisqu’il fallait acheter en parallèle des yaourts ou du lait de vache. Les pères de familles seront confrontés durant le mois de carême à l’indisponibilité ou à la rareté du lait en sachet qui est très prisé par les maîtresses de maison pendant le mois sacré prévu vers le 12 avril ! Les fruits et légumes n’ont pas échappé à cette frénésie des prix qui pénalise la population. La pomme de terre est proposée à 65-80 dinars le kg selon la qualité, la tomate cultivée sous serre à 80-100 dinars, l’ail sec à 700-800 dinars, les haricots verts à 250-300 dinars le kg, les courgettes, les aubergines, la salade verte, l’oignon sec ou vert à 60-70 dinars, les carottes, les navets, le fenouil, les concombres, les betteraves à 60- 90 dinars le kg, le citron à 220 dinars, les artichauts à 100-140 dinars et, seule consolation, les petits pois de qualité moyenne à 100-140 dinars le kg. Les fruits sont abondants cette année sachant que l’orange Thomson est cédée de 140 à 220 dinars le kg et les autres de qualité moindre de 80 à 120
dinars. Les pommes sont taxées à 300-400 dinars, les bananes à 230-260 dinars et les fraises à 280-320 dinars. Les dattes de diverses variétés sont prisées par les clients car les prix oscillent de 300 à 700 dinars le kg.
Les viandes blanches ont enregistré en l’espace de deux semaines une augmentation vertigineuse puisque le kg de poulet est passé de 230 à 345 dinars, soit 50 % en sus ! Selon des professionnels de ce secteur, il faut s’attendre à des prix qui donnent le tournis car le poulet est privilégié par les ménagères pour son prix accessible aux bourses moyennes. D’autre part, les viandes rouges n’ont pas dérogé à cette frénésie puisque l’agneau est passé de 1.000 à 1.250 dinars le kg et le veau sans os de 1.300 à 1.700 dinars le kg ! Un sexagénaire que nous avons abordé devant une boucherie nous confie : ” J’appréhende sincèrement l’arrivée du mois de Ramadhan car c’est l’occasion à des affairistes et à des commerçants véreux de se remplir les poches sans état d’âme ! Ma pension mensuelle de retraité s’élève à 36.000 dinars et comment m’en sortir pour subvenir aux besoins des six membres de ma famille ? Même les liquidités font défaut au niveau des bureaux de poste où nous faisons le pied de grue pendant plusieurs jours ! Nous endurons un calvaire sans précédent et nous prions Dieu pour nous venir en aide ! “.