Par : Hamid Baali
Indéniablement, ce mois sacré de Ramadhan restera gravé dans la mémoire des consommateurs guelmois confrontés à la rareté, voire à la disparition de certains produits alimentaires indispensables pour la confection du ftour. La situation ne fait qu’empirer ces derniers jours et ce, en dépit des propos rassurants des responsables de la direction du commerce qui s’évertuent à maîtriser cette crise qui empoisonne la vie quotidienne des citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer. Cette année, c’est l’huile de table qui fait défaut, car les étalages des épiceries sont désespérément vides pour des raisons évidentes. En effet, les grossistes refusent de se ravitailler auprès des complexes concernés car la facture est désormais exigée lors des contrôles, ils préfèrent se dérober au respect des lois de la République pour se soustraire à l’imposition des charges fiscales. Dans ce contexte, nous avons effectué ce mercredi une virée au chef-lieu de wilaya pour nous assurer de visu de la réalité des faits rapportés par des citoyens qui se sont rapprochés de Le Provincial pour dénoncer cette pénurie qui prend une ampleur démesurée au fil des jours.
Tous les épiciers exerçant dans divers secteurs de la ville nous apprennent qu’il leur est impossible de commander de l’huile à leurs fournisseurs, des grossistes déterminés à ne pas honorer leurs commandes pour des raisons fiscales ! De ce fait, ils sont pénalisés par cette situation qui est loin d’être résolue. L’un d’eux, ayant pignon sur rue au centre-ville, nous déclare : ” Nous aurions aimé satisfaire notre clientèle mais nos requêtes sont demeurées vaines auprès des grossistes déterminés à ne pas commercialiser ce produit stratégique ! Je saisis cette opportunité pour interpeller les autorités locales qui doivent impérativement s’impliquer pour permettre aux familles de passer un mois de jeûne dans la sérénité ! “. Un sexagénaire, visiblement éreinté, nous avoue : ” J’ai arpenté tous les quartiers pour acheter de l’huile de table et cela fait trois heures que j’essuie des réponses négatives auprès des commerçants. Sachez, que j’ai trouvé dans certaines supérettes des bouteilles d’huile Fleurial de 1,8 litre, cédées à 550 dinars ! Financièrement, il m’est impossible d’en acheter et j’aurai préféré un bidon d’huile de table de 5 litres d’une marque courante taxé à 600 dinars ! Que font nos responsables locaux pour assainir cette situation qui ne cesse d’empirer ? Ils doivent quitter leurs confortables bureaux et tâter du doigt la réalité du terrain ! Nous sommes à bout de nerfs et une simple étincelle est susceptible de créer des scènes incontrôlables car les citoyens sont lessivés et mécontents ! “.
Au niveau des supérettes, de petites quantités d’huile de table sont écoulées en quelques minutes et seuls les premiers arrivés sont servis. De toute évidence, l’huile de table a déserté les rayons des magasins et grandes surfaces et des pères de famille nous ont certifié qu’ils sont à court de ce produit à la maison au grand dam de leurs épouses qui sont dans l’impossibilité de faire bouillir la marmite. Un appel pressant est lancé aux pouvoirs publics car la situation risque d’être explosive !