Par : Hamid Baali
Des pères et des mères de familles vivant sous le seuil de la pauvreté se sont rapprochés de notre journal afin de crier leur détresse et leur mal-vie. Ils saisissent cette opportunité pour interpeller les pouvoirs publics, notamment les autorités locales, leur seule bouée de sauvetage, car tous leurs appels sont restés sans échos.
Hocine, un sexagénaire retraité, malade chronique, marié et père d’une petite fille, nous déclare : ” Je perçois une pension mensuelle de 22.000 dinars et je suis contraint d’exercer chez un commerçant pour joindre les deux bouts. Toutes mes demandes adressées à la daïra de Guelma pour décrocher un logement social puisque je remplis les conditions requises, n’ont pas abouti ! Cela fait une quinzaine d’années que je suis en quête d’un toit pour abriter ma famille et c’est toujours le statu quo ! J’avais été hébergé dans la maison parentale et dès leur décès, ma fratrie a décidé de la vendre à un bijoutier. Ayant empoché ma quote-part, j’ai dû déménager, acheter du mobilier, de la vaisselle et le strict minimum de l’électro-ménager. J’avais sous loué un modeste logement auprès d’un privé à qui j’avais déboursé la somme de 24 millions de centimes pour honorer mon loyer annuel. Je suis resté dans la commune d’Héliopolis pendant quatre ans. Depuis quelques mois, j’occupe un logement LSP inachevé à la nouvelle-ville à Guelma et je verse chaque mois à son propriétaire 16.000 dinars ! Je n’ai pas d’appareil de chauffage en cette période hivernale et ma part de l’héritage a totalement fondu ! ” .
Notre interlocuteur déverse sa colère sur la commission de daïra d’attribution de logements sociaux qui aurait fait preuve d’injustice et de favoritisme, selon ses dires. Il s’étonne que des bénéficiaires de ces appartements ne sont nullement dans le besoin, sachant que leurs parents possèdent des propriétés et des villas ! Ils saisissent cette opportunité pour sous-louer les logements indûment attribués par cette commission de daïra de Guelma. Les compagnons de Hocine nous racontent avec force détails leur calvaire quotidien et certains, de guerre lasse, ont divorcé ! D’autres vivent dans des conditions insupportables chez des proches, des beaux-parents et des voisins dans une seule chambre ! Les maisons traditionnelles remontant à l’époque coloniale possédant une douzaine de pièces, un seul cabinet de toilette et un robinet dans la cour, abritent des familles pauvres et nombreuses qui ont été déboutées par la commission de daïra.
Nous apprenons que des femmes divorcées, mères de plusieurs enfants, souffrent en silence ! Sur décision de justice, elles ont quitté le domicile conjugal et en compagnie de leurs progénitures, elles sont hébergées par des proches. Leurs dossiers doivent faire l’objet d’une attention particulière, car ce sont des cas sociaux dignes d’intérêt ! Des veuves se sont retrouvées responsables de leurs enfants orphelins qui se sentent défavorisés et humiliés !
Des citoyens à bout de nerfs estiment qu’ils ont droit à un minimum de sollicitude et de compréhension de la part des responsables qui gagneraient à se pencher sur ces cas douloureux de notre société. La confection de la liste des bénéficiaires de logements locatifs à caractère social doit être objective, équitable et sincère. Des dépassements, des injustices et des cas de favoritisme sont déplorés par les demandeurs de logements qui exigent des enquêtes approfondies opérées par les services de sécurité. Nos interlocuteurs font confiance au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui avait solennellement promis d’être à l’écoute des concitoyens et de s’impliquer afin de les rétablir dans leurs droits.