Par : Hamid Baali
Dans un passé récent, le chef-lieu de wilaya abritait une douzaine de bains maures qui accueillaient la gent féminine dans la journée et les hommes en fin d’après-midi, en offrant des prestations de qualité à leur clientèle puisque des massages et des séances de décrassage étaient opérés par un personnel qualifié. Les honoraires étaient raisonnables à cette époque, en l’occurrence quelques dizaines de dinars. Au fil des ans, les choses ont changé avec la construction de logements et de villas dotés de spacieuses salles de bain pourvues de toutes les commodités. Pour des raisons évidentes, les familles changèrent leurs habitudes en délaissant les bains maures et optèrent pour le bain à domicile.
Les gérants des bains maures, faute de clientèle assidue, décidèrent de changer d’activité ou mirent la clé sous la paillasson. Actuellement, la ville de Guelma ne dispose désormais que de deux bains maures qui sont fréquentés par des personnes ne disposant pas d’installations adéquates chez elles. Nous apprenons qu’une simple séance de bain maure exige le versement de 250 dinars ! Des familles préfèrent se rendre aux stations thermales de Hammam-Debagh, ex-Hammam Meskoutine ou de Hammam Ouled-Ali, deux localités distantes d’une vingtaine de kilomètres de Guelma.
A cet égard, des citoyens se sont rapprochés de notre journal pour déplorer les tarifs pratiqués par les gérants des stations thermales du secteur public et privé, à savoir 400 dinars un simple bain en cabine. Un père de famille, outré par ces honoraires exorbitants, nous confie : ” Périodiquement, accompagné de mon épouse et de mes trois enfants, une jeune fille de 18 ans et deux garçons de 12 et 14 ans, je rallie à bord d’un minicar la localité de Hammam-Debagh pour un bain thermal. Mon épouse et ma fille sont orientées ensemble vers une cabine. Mes deux fils et moi-même bénéficions d’une autre cabine. Auparavant, j’achète auprès du préposé cinq tickets de 400 dinars, à savoir la somme de 2.000 dinars pour une séance de quelques dizaines de minutes ! Avec les frais de déplacements et l’achat de quelques sodas, je débourse en tout plus de 3.000 dinars ! “.