Par : Hamid Baali
Edifiée durant l’époque coloniale, la salle de cinéma “Le triomphe” qui a accueilli des générations de Guelmois des deux sexes, avait fait l’objet, au début des années 2000, d’importants travaux de rénovation puisque son toit s’était subitement effondré une certaine nuit d’hiver. Les autorités locales de l’époque avaient réagi en inscrivant une opération de réhabilitation de ce patrimoine si cher aux autochtones, car une entreprise qui avait décroché le marché, s’était attelée à entreprendre des travaux de maçonnerie, d’électricité, de toiture, de menuiserie et de peinture. Un équipement moderne a été mis en place : des centaines de fauteuils neufs réservés aux spectateurs, salle de projection, écran, rideaux en velours, guichets, toilettes…etc. Cette métamorphose a été applaudie par la population ravie de réinvestir ce lieu de spectacles fermé depuis de longues années. Peine perdue ! Le Triomphe a abrité à titre exceptionnel un colloque sur Kateb Yassine et quelques meetings animés par des leaders politiques lors des législatives de 2012. Des cinéphiles se sont rapprochés de Le Provincial pour décrier cette situation qui perdure dans l’indifférence totale. Un avocat nous déclare : ” Il est aberrant qu’un tel joyau soit éternellement clos ! Nous souffrons d’un manque flagrant de loisirs et je saisis cette opportunité pour interpeller les responsables concernés pour la réouverture définitive de cette cinémathèque où des films intéressants pourraient faire l’objet de débats fructueux ! “. Un sexagénaire s’implique dans la discussion : “ Cette salle de cinéma aurait changé de statut juridique, elle n’est plus un patrimoine communal, elle est rattachée au ministère de la Culture dont les cadres dépêchés voilà quelques années avaient émis des réserves sur la sécurité qui y prévaut ! Des corrections ont été apportées par des équipes d’ouvriers spécialisés et depuis c’est le silence radio !” Ce statu quo perdure et prive toute la wilaya des bienfaits d’une salle de spectacles ressuscitée et modernisée qui dépendrait du bon vouloir du ministère de la Culture qui gagnerait à réagir promptement. En effet, il est aberrant de tolérer cette situation sachant que les pouvoirs publics ont alloué une enveloppe financière faramineuse pour rénover Le Triomphe qui demeure désespérément fermé depuis des lustres ! Cet imbroglio bureaucratique doit être pris en charge par les autorités locales afin de répondre aux légitimes attentes citoyennes.