Considérés comme un atout majeur du développement économique, les projets structurants de la wilaya de Jijel, qui connaissent un grand retard dans leur réalisation, demeurent au cœur des préoccupations.
Dans son intervention devant les élus de l’APW dans sa dernière session tenue mardi dernier, le chef de l’Exécutif de wilaya, Ahmed Meguellati, est revenu sur ces projets, rappelant les multiples visites qui ont conduit des membres du gouvernement et des représentants des ministères à Jijel à s’enquérir de l’état d’avancement des travaux.
La pénétrante, 45% de travaux réalisés
Reliant le port de Djen Djen à El Eulma sur une distance de 110 km, la pénétrante est l’un de ces projets qui restent confrontés à des aléas dans sa réalisation, dix ans après son lancement. Pour tenter de relancer les travaux, ce projet a reçu la visite du Secrétaire général du ministère des Travaux publics, ainsi que du chef de l’Exécutif de wilaya l’été dernier pour voir de près l’état d’évolution du chantier. Selon le premier responsable de la wilaya, des efforts ne cessent d‘être accomplis pour une meilleure reprise des travaux.
Toutefois, force est de constater que depuis son lancement, ce projet, qui a reçu la visite de nombreux ministres, walis et élus, tout au long de ces dix dernières années, est resté à un stade de réalisation très modeste, ne dépassant pas un taux d’avancement de 45%.
Lors de sa visite à Jijel au mois de décembre dernier, le ministre des Travaux publics, Lakhdar Rakhroukh, a rassuré sur la reprise effective des travaux, annonçant un nouveau délai de 36 mois pour la livraison de cette pénétrante. Il a, dans le même sillage, indiqué qu’un tronçon de 30 km et un autre de 13 km seront respectivement livrés à El Eulma et à Jijel à la fin de l’année en cours.
Blocage du port de Djen Djen
Le terminal à conteneur du port de Djen Djen, l’autre projet qui fait face à un blocage dans sa réalisation. Au cœur d’un conflit entre la partie algérienne et l’entreprise sud-coréenne chargée de sa réalisation, ce projet attend, lui aussi, d’être livré pour la relance des activités portuaires dans le bassin de Djen Djen.
Sur le lieu de réalisation de cette infrastructure, l’ex-ministre de Transport, lors de sa visite avec Lakhdar Rakhroukh à Jijel, a menacé de sanctions les responsables de ce retard, fixant le délai de la fin de l’année 2022 pour débloquer la situation.
Sauf que près d’une année après, ce projet n’a pas encore été livré, renvoyant à plus tard son achèvement. Les causes de ce blocage sont liées à un conflit de lecture des termes du contrat de réalisation de ce terminal, revêtant une importance particulière dans le développement du trafic portuaire.
Vaine relance des industries agroalimentaires
Dans le secteur des industries agroalimentaires, les mêmes tentatives de relance sont à l’ordre du jour. Si le projet d’usine de transformation de légumes et de fruits, Jumagro, est en phase de montage pour entrer en activité dès la prochaine saison oléicole avant de passer à un autre stade dans ses futures activités, le complexe Kotama Agrifood de trituration des graines oléagineuses connaît à son tour une reprise des travaux.
Il est prévu d’entrer en phase de production dès la fin du premier trimestre 2024, selon ce qui a été annoncé lors de la visite effectuée, la semaine dernière, par Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique à ces usines. Appartenant au groupe Agrodiv-Madar, ces deux usines revêtent également une importance particulière dans le développement économique de la wilaya de Jijel, qui attend l’achèvement de ces installations pour renforcer son parc industriel.
La livraison de tous ces projets reste toutefois tributaire de la volonté des pouvoirs publics d’en finir avec ces blocages, qui n’ont fait que retarder le désenclavement et le développement tant attendu de la wilaya de Jijel.
Par : Amor Z