La décision est enfin prise! Les 50 blocs d’habitation de la région de Tarzoust, dans la commune d’El Milia (wilaya de Jijel), ayant été sérieusement endommagés par un glissement de terrain, vont être démolis. C’est ce que l’on peut déduire de l’appel d’offres lancé par la direction de l’Urbanisme et de la Construction pour la réalisation des travaux de démolition de ces logements sociaux, touchés par le phénomène de glissement de terrain.
Si plus de 500 logements, qui partent de cette façon, provoque un pincement au cœur, vu qu’ils n’aient pas bénéficié pour longtemps à des familles, les voir aussi en l’état, désertés de tous leurs habitants, n’est pas un beau tableau à voir. Inaugurés à l’occasion d’une visite de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika en 2001, ces habitations, d’un programme de 660 logements, ont été attribuées à des familles. Seulement, après quelques années, en 2004 plus précisément, que les ennuis ont commencé. Des fissures sont apparues sur les premiers blocs (14 et 15) touchés par un mouvement de terre. Le glissement n’a cessé de prendre de l’ampleur jusqu’en 2008, et de menacer, au fur et à mesure que le temps passe, d’autres blocs, créant un réel désarroi chez les locataires de ces logements.
Dès 2010, les premières opérations de relogement ont débuté, au grand bonheur des familles habitant les 12 blocs. Le wali de l’époque a, justement, estimé que «la priorité et l’urgence sont d’épargner des vies humaines.» Les dernières opérations de relogement datent de 2021 où certains ex-locataires de la cité de Tarzoust ont été réorientés vers celle d’Asserdoune dans la même commune.
Une étude géologique et géotechnique du site, réalisée par Leila Boubazine dans le cadre de son Magister soutenu en octobre 2018 à l’université de Jijel, rapporte le constat d’un rapport de l’unité de Rouiba du LNHC (Laboratoire national de l’habitat et de la construction) réalisé en septembre 2004. Ce dernier a fait état de rupture des remblais issus des travaux de terrassement, fissure du sol, affaissement du sol autour des bâtiments, écartement des joints de dilation et quelques fissures de cloisons. L’étude universitaire a supposé que l’eau a joué un rôle déterminant dans l’instabilité du site, en concluant que c’est le facteur déclencheur de l’instabilité. Outre ce point, on y trouvera des facteurs géologiques et des causes anthropiques. A ce propos, y lit-on, le choix de radier au lieu de semelles aurait été plus prudent avec une plus importante profondeur d’ancrage. En conclusion, l’étude estimera que «le site à l’état naturel est au seuil de la stabilité, et est prédisposé à une instabilité. L’eau reste le principal facteur déclencheur de cette instabilité.»
Par : Fodil S.









