Nous apprenons que l’Unité Ammoniac de l’Usine Fertial d’Annaba est entrée en production depuis seulement jeudi dernier. Une production initiale de 650 tonnes/jour au lieu de 1.000 dans des conditions normales. À l’arrêt depuis près de sept mois, les techniciens de cette unité névralgique finalisent les dernières actions visant la stabilisation de l’ensemble des paramètres d’exploitation de l’unité.
Selon une source proche de l’entreprise, «cette reprise progressive se poursuit dans de bonnes conditions, tout en respectant la procédure du redémarrage». Il faudrait rappeler qu’au mois de juillet dernier, un incendie s’est déclenché au niveau du compresseur 105j provoquant l’arrêt total de la production de l’Usine FERTIAL d’Annaba.
Cet important sinistre a causé des dommages importants sur un équipement stratégique dans la chaîne de production d’ammoniac. Ce jour-là, le pire a été évité grâce à l’intervention courageuse d’un technicien, présent sur les lieux, qui a pu maîtriser le feu.
L’Unité ammoniac fonctionne avec la moitié de sa capacité de production par craintes d’accidents majeurs. Certains témoignages affirment que, dans d’autres circonstances, cela aurait été un désastre. D’après les premières estimations des experts en maintenance, le processus nécessite des efforts considérables ainsi que la disponibilité des pièces de rechange et l’intervention, dans les prochains jours, d’une main-d’œuvre étrangère spécialisée afin d’établir un diagnostic avant d’entamer les réparations et les opérations de dépannage.
Ainsi, cet énième arrêt est la résultante de la vétusté des installations. De ce fait, les 600 travailleurs de l’Usine Fertial d’Annaba continuent à broyer du noir et craignent pour l’avenir incertain de leur entreprise. Une usine qui produisait en moyenne 1.000 tonnes d’ammoniac/jour avec une production annuelle de près de 300.000 tonnes d’une valeur de 180 millions $.
L’entreprise Fertial s’est retrouvée dans des difficultés financières, un manque de pièces de rechange. Elle s’est retrouvée confrontée à des problèmes à honorer ses engagements vis-à-vis des fournisseurs étrangers et nationaux. Tous les aléas ont été surmontés depuis l’installation de Bencheikh Khaled en tant que directeur d’usine pour assurer le redémarrage de cette unité névralgique.
Quant au partenaire social de l’entreprise, il réclame, à l’occasion de la reprise des installations, la relance des négociations qui ont été suspendues depuis trois ans. La revalorisation salariale est l’une des revendications essentielles, d’autant plus que toutes les entreprises affiliées au groupe ASMIDAL ont vu leurs salaires augmentés, à l’exception des travailleurs de l’entreprise FERTIAL. Ces derniers jugent cette décision discriminatoire. Quant à la direction, elle est en attente d’une situation industrielle stabilisée avec une meilleure visibilité, car la situation financière de l’entreprise est jugée fragile.
Par : A.Ighil