Le président de l’association «Moatez» de la cité des 96 logements, sise Oued Edheb Annaba, M. Souici Mohamed Seghir a, dans une vidéo postée hier sur les réseaux sociaux, ouvertement mis en cause l’Entreprise nationale de la promotion immobilière (ENPI). Il déclare en substance que «cette entreprise refuse l’application d’une décision de justice en défiant les lois de la République».
En effet, il existe un jugement, prononcé en référé par le tribunal d’Annaba le 19 juin dernier qui porte sur l’arrêt des travaux d’une tour en R+14. Depuis, les travaux de ce projet, très contesté, se poursuivent depuis et cela en dépit de quatre notifications de cette décision de justice dont a été destinataire l’ENPI. Il faudrait rappeler que ce vieux et controversé projet de construction de deux tours à Oued Edheb par une entreprise privée, dont l’ENPI est le maître de l’ouvrage, a attiré l’intérêt des pouvoirs publics, notamment le wali d’Annaba qui a demandé l’ouverture d’une enquête administrative.
Cette réalisation a été abandonnée à cause des réserves émises par les habitants qui ont toujours maintenu la pression et qui remettent en cause ce projet pour plusieurs motifs. Ainsi, les habitants de l’ex-EPLF El-Tarf d’Oued Edheb, devenue aujourd’hui ENPI, ont révélé que ce projet ne disposait pas d’un permis de construire permettant aux services urbanistiques de vérifier que le projet respecte les règles et les codes de l’urbanisme.
Il est indiqué qu’un projet de deux tours sera érigé à 100 mètres de leurs habitations. Par conséquent, le dossier a été refusé pour de nombreuses lacunes constatées, dont l’inexistence de la servitude, du terrain marécageux et aussi de l’avis défavorable émis par la centaine d’habitants qui s’opposent farouchement au lancement de ce projet sur les bords de l’autoroute de la Plaine Ouest. Les travaux de ces deux tours ont été lancés dans la précipitation. Les experts confirment que la zone est marécageuse et qu’il est impossible d’ériger des tours de 9 étages avec des parkings souterrains.
Le quartier en question est situé sur la pénétrante de l’autoroute, dont une fuite de gaz a provoqué une explosion dernièrement au niveau d’un logement situé dans ce même quartier ayant coûté la vie à deux personnes. Même l’aire de stationnement est située derrière l’immeuble en question avec un accès à partir du quartier de la cité du 13 Mai. Des pétitions ont été signées par ces mêmes locataires pour interdire la réalisation de ces deux tours, dont l’étude et le suivi du chantier ont été confiés à deux bureaux d’études qui seraient black-listés.
Selon certaines sources, le projet mort-né ne sera jamais réalisé. Son dossier a été rejeté à cause de nombreuses défaillances et entraves, dont l’état du sol, la servitude et la surface du terrain qui n’est pas vaste pour contenir un tel projet. Ce terrain, tant convoité, était éventuellement destiné pour la réalisation d’une aire de jeux et de détente pour le voisinage.
Par : A.Ighil