Par : Rahmani Mouhamed Salah
C’est à coups de bulldozers rasant tout sur leur passage qu’une forêt immense de chênes liège est en train d’être détruite sous le regard impuissant des natifs de la région qui s’opposent à ce massacre méthodique, ce crime contre la nature et l’environnement.
C’est à hauteur du lieudit « Ballout Ezzaouch », longeant la nationale 44 que cette forfaiture à l’égard de toute une population a été commise au nom d’un supposé investissement s’étendant sur plus de 15 ha. De cette végétation luxuriante, un milieu naturel pour la faune et la flore qui s’y reproduisent et s’y développent, il ne reste quasiment rien.
Plus qu’un terrain nu, des arbres morts et pas l’ombre d’un animal ou un oiseau aux alentours alors qu’auparavant la vie s’exprimait sous toutes ses formes en ces lieux devenus arides et désolés. Cette forêt qui était un lieu de détente pour les familles qui venaient y pique-niquer les week-ends et s’y reposer n’est plus, et celles-ci, chassées de l’endroit, ont dû se déplacer pour aller respirer ailleurs cette verdure dont ils ont besoin.
En ces lieux que nous avons visités, guidés par des autochtones, nous avons constaté le massacre de toute une forêt, des arbres déracinés, du béton qui a supplanté la végétation, des armatures métalliques et des constructions y ont été implantées et une clôture qui s’étend à perte de vue, interdisant l’accès à toute personne. Tout ce territoire qui servait de pâturage aux bovins, ovins, caprins et même de lieux de butinage pour les abeilles des différentes ruches installées par les apiculteurs n’existe plus aujourd’hui privant de ressources des centaines de paysans vivant de l’élevage.
Intrigué par cette situation pour le moins anormale sachant les efforts déployés par les services de l’Etat pour la protection et la préservation de l’environnement, nous avons pu collecter un certain nombre d’informations consolidées par des documents dont nous détenons des copies. En effet, le terrain en question d’une superficie de 15 ha, 9 ares et 11 ca, localisé dans la forêt communément connue sous l’appellation « Ballout Ezzaouch » et longeant la RN 44 situé dans le triangle Bouguessas–Tacha- Kalitoussa a été affecté à un investisseur pour y construire un parc de loisirs et de détente. La première anomalie relevée est que cet espace est traversé par des conduites de gaz desservant les localités voisines, entre autres, Berrahal, Kalitoussa, la nouvelle ville de Draa Errich et bien d’autres.
Cela représente un danger permanent pour le public fréquentant le parc d’autant plus que lesdites conduites de transport de gaz de haute pression, de 8 pouces chacune sont alimentées à partir d’un poste de détente et de comptage, une installation servant à contrôler la pression du gaz naturel comprenant un régulateur.
En 2019, les habitants avaient bloqué la circulation au niveau de la RN 44 pour protester contre la construction de ce parc et avaient adressé une pétition au Président de l’APC de Berrahal, signée par plus de 300 personnes habitant à proximité du site pour demander l’arrêt des travaux, mais cela n’avait rien donné.
En 2020 c’est au tour de la Société algérienne de gestion du réseau de transport du gaz (GRTG) d’adresser une correspondance au Président de l’APC de Berrahal (N° 854/2020 en date du 22/06/2020) tout en rappelant les écrits antérieurs adressés par les direction locale et régionale et dans lesquels il était clairement mentionné que le parc de loisirs avait été construit sur des ouvrages de transport de gaz naturel à haute pression sans l’avis des services concernés et que le projet en cours de réalisation n’avait pas respecté la réglementation qui prévoit un périmètre de sécurité de 75 mètres de part et d’autre des canalisations de transport de gaz naturel.
Cela représente un danger permanent pour le public fréquentant le parc d’autant plus que lesdites conduites de transport de gaz de haute pression, de 8 pouces chacune sont alimentées à partir d’un poste de détente et de comptage, une installation servant à contrôler la pression du gaz naturel comprenant un régulateur.
En 2019, les habitants avaient bloqué la circulation au niveau de la RN 44 pour protester contre la construction de ce parc et avaient adressé une pétition au Président de l’APC de Berrahal, signée par plus de 300 personnes habitant à proximité du site pour demander l’arrêt des travaux, mais cela n’avait rien donné.
En 2020 c’est au tour de la Société algérienne de gestion du réseau de transport du gaz (GRTG) d’adresser une correspondance au Président de l’APC de Berrahal (N° 854/2020 en date du 22/06/2020) tout en rappelant les écrits antérieurs adressés par les direction locale et régionale et dans lesquels il était clairement mentionné que le parc de loisirs avait été construit sur des ouvrages de transport de gaz naturel à haute pression sans l’avis des services concernés et que le projet en cours de réalisation n’avait pas respecté la réglementation qui prévoit un périmètre de sécurité de 75 mètres de part et d’autre des canalisations de transport de gaz naturel.
Dans la correspondance, il y est aussi signalé que le propriétaire du parc est allé jusqu’à planter une clôture séparant les conduites de gaz et le poste de détente, ce qui empêche les agents chargés de la maintenance d’y accéder. La direction exige l’arrêt immédiat des travaux qui constituent un risque réel et un danger pour les personnes et les installations. Mais les travaux n’ont pas été arrêtés ou du moins suspendus et la situation perdure, ce qui peut causer d’immenses dégâts.
En juillet 2020, un arrêté émanant des services de l’APC avait été pris (arrêté N°156 du 20/07/2020) pour procéder à la démolition de toute les constructions ayant été réalisées en contradiction avec le cahier des charges et le plan d’aménagement, tout en imputant les dépenses inhérentes à l’opération au propriétaire du parc.
Mais cette démolition n’a pas été exécutée selon les termes de l’arrêté, l’on a juste fait semblant en procédant au démantèlement de certaines baraques et au décapage de plateformes en béton sans plus. La proposition par le Président de l’APC de Berrahal d’affecter un nouveau terrain à Guelta Ezzarga avec l’aval de la Conservation des forêts en compensation de la superficie, objet de conflits et d’opposition de la part des
citoyens habitant la zone, a été rejetée par le propriétaire du projet qui l’a ignorée et a continué à exécuter les travaux de réalisation.
Dans tout cela, où sont passées les subdivisions des forêts et de l’agriculture censées veiller à la préservation du couvert végétal et au développement de l’arboriculture, de l’apiculture, activités qui contribuent à la protection de l’environnement ?
Et donc les habitants de la région qui ont écrit à toutes les autorités, wali, chef de daïra, Gendarmerie nationale pour dénoncer cette situation, se sont encore adressés une nouvelle fois au Président de l’APC en lançant une nouvelle pétition qu’ils ont envoyée à l’édile en date du 22 février 2021. Les citoyens attendent toujours que leurs doléances et leurs préoccupations soient enfin prises en charge pour sauver ce qui peut encore l’être de cette forêt, objet de toutes les convoitises et qui est un espace naturel précieux à préserver coûte que coûte.
Sur les lieux, nous avons tenté de prendre attache avec l’investisseur mais malgré notre insistance, le gardien nous a fait savoir que son patron ne veut pas de contact avec la presse.