Par : Bouchra Naamane
Déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications portant sur l’ouverture d’une enquête pour déterminer le sort des leurs, les familles des 8 harraga, disparus depuis le vendredi 12 mars 2021, ont observé un autre sit-in au niveau de la cité Safsaf dans la matinée d’hier.
Toujours à la recherche de la moindre information qui pourrait faire avancer leur enquête, les parents des candidats à l’émigration clandestine ont directement eu recours à Madame Soraya Melki, secrétaire de wilaya de l’Association nationale de défense des droits de l’Homme et membre du comité chargé du dossier des harraga, qui croit savoir que les jeunes disparus seraient dans des centres de rétention, situés dans la ville de Bizerte au Nord de la Tunisie et la ville de Gabès qui se trouve dans le Sud-est de la Tunisie.
« J’ai mes propres sources d’informations en Tunisie, je suis notifiée à chaque fois qu’une barque en provenance d’Algérie accoste sur les côtes tunisiennes, les trois femmes sont détenues au niveau d’un centre de rétention dans la ville de Bizerte, tandis que les cinq jeune hommes sont au niveau de la ville de Gabès », déclare notre interlocutrice. Questionnées sur ses sources d’informations en Tunisie, Mme Melki refuse catégoriquement d’en dévoiler le moindre renseignement sous prétexte que les personnes ayant rapporté ces informations risquent de subir différentes sortes de harcèlement, une fois leurs identités dévoilées.
Cependant, aucune preuve concrète pouvant confirmer la présence des concernés au niveau des centres de rétention n’a été avancée. Aucune photo des présumés détenus n’a été prise et aucune déclaration officielle des autorités tunisiennes et leurs homologues algériennes n’a été faite, ce qui laisse la porte ouverte à toute sorte d’interprétations et d’éventuelles fausses pistes.
Pour leur part, les familles des candidats à l’émigration clandestine semblent se battre contre des moulins à vent, ils s’accrochent désespérément à n’importe quelle information pouvant confirmer que leurs enfants sont toujours en vie. « Nous savons que nos enfants ont commis une erreur en tentant de traverser la mer d’une manière illégale, mais nous sommes convaincus qu’il est inacceptable qu’ils soient condamnés en Tunisie. Nous demandons aux autorités algériennes d’intervenir pour nous rendre nos enfants, et nous sommes prêts à assumer toutes sortes de procédures pénales qui pourraient être effectuées à leur égard », explique un parent d’un candidat à l’émigration clandestine.
Pour rappel, il s’agit de deux barques qui auraient été interceptées par des Garde-côtes tunisiens en haute mer, au large de Bizerte. Ils auraient été arrêtés et seraient détenus dans les prisons tunisiennes. Il est à noter que parmi ces 8 harraga, 3 sont de sexe féminin. La 3ème barque aurait rejoint la Sardaigne et ses occupants auraient débarqué plus tard sur les rives du vieux continent.